Test : plaquettes de frein Alligator
Aaaah Formula ! Cette marque qui a tout mon amour pour ses pièces au prix délirant, des freins à la constance douteuse, des couinements réguliers, des pivots qui décident d’aller faire un tour dans les champs en pleine descente, bref, si vous suivez Glisse Alpine, vous aurez remarqué au fil des articles que je ne porte pas vraiment la marque dans mon coeur.
Et pourtant, mes Formula Rx, quand ils sont dans un bon jour, sont presque irréprochables et fournissent un freinage puissant, silencieux et une modulation tout à fait acceptable. Quand ce n’est pas le cas, on peut dire adieu au silence, on cherche le mordant jusqu’au fond de ses chaussettes, et on se met à détester l’alignement aléatoire des pistons qui donne parfois un levier à la course démesurée.
Bref, face au prix premium des plaquettes italiennes et une prestation qui ne l’est pas toujours, essayer une autre marque s’imposait comme une évidence. C’est pourquoi je vous propose dans cet article de découvrir les plaquettes Alligator, que j’ai donc testé sur mes Formula Rx.
Est-ce que je m’attendais à une révolution ? Pas forcément. Mais comme nous allons le voir, la marque au reptile a plusieurs atouts sous ses écailles.
La marque Alligator
Alligator est une marque Taïwanaise fondée en 1976 et connue dans le milieu du VTT pour ses produits aftermarket dans le domaine des câbles (son activité de départ), gaines, et surtout freinage, avec notamment une offre en disques qui, il faut l’avouer, ne recueille pas vraiment les suffrages mis à part du côté des weight-weenies, la faute à des modèles trop légers et fragiles qui semblent faire la part belle au design plus qu’à l’efficacité.
En ce qui concerne les plaquettes de freins, Alligator propose des modèles compatibles avec la plupart des grandes marques, de Shimano à Magura, en passant par Hope, Hayes, Avid et consorts. La liste de ces modèles est disponible ici.
En plus de ces modèles classiques, la marque propose des plaquettes “Turbo Cooling” aux ailettes censées permettre de mieux diffuser la chaleur à l’instar des plaquettes ventilées Shimano ou encore une version “Extreme” qui inclue de la fibre de carbone. En plus d’être extrêmement difficile à trouver, l’intérêt de ce dernier modèle me laisse assez perplexe au regard des températures très élevées nécessaires à la bonne performance de ce matériau au niveau freinage.
Versions et prix
Fidèle à ma philosophie, je me suis mis en quête d’une paire de plaquettes organiques pour l’avant, et métalliques pour l’arrière. Seul problème, Alligator ne propose pas de plaquettes métalliques (sintered), préférant introduire un modèle semi-métallique et passer ensuite directement au céramique. J’ai donc opté pour une paire de semi-métalliques à l’arrière, dans l’optique d’avoir un premier feedback sur les produits de la marque avant d’éventuellement mettre plus cher pour une paire de céramiques, qui, sur le papier, et à l’instar de celles mettant le carbone à profit, ne m’ont jamais vraiment convaincues.
L’offre de la marque au niveau garniture est identique quel que soit le modèle de compatibilité, et les prix au même niveau. On en retrouve trois types, reconnaissables grâce au code couleur de la marque :
- Organique (orange) : ~6€
- Semi-métallique (gris) : ~8€
- Céramique (jaune) : ~13€
L’offre Alligator est donc très compétitive, puisqu’une paire de plaquettes organiques peut s’acquérir pour un prix plus de deux fois inférieur à son équivalent Formula, proposé autour de 15€.
Les Alligator sont livrées avec ressort, ce qui mérite d’être précisé puisque ce n’est pas le cas de toutes les marques de plaquettes de frein aftermarket.
Efficacité
Une fois rodées, les plaquettes organiques s’avèrent excellentes, en fournissant tout le mordant qu’on attend de cette garniture. Sur ce point, elles sont au moins aussi bonnes que la version Formula d’origine, voir un peu meilleures. Les problèmes de constance que j’ai toujours rencontré avec ces freins ne se sont cependant pas miraculeusement envolés.
Les plaquettes semi-métalliques font aussi le travail à l’arrière. Le mordant est-il meilleur par rapport à une paire de métalliques Formula ? Difficile à dire sans faire de test dos à dos des deux modèles, et la constance des Formula Rx revient encore sur la table pour rendre le test plus difficile. Il m’a cependant semblé qu’elles n’appréciaient pas trop l’eau : j’ai eu à plusieurs reprises un manque de puissance latent après avoir traversé des ravines encore sous l’eau.
Aucun des deux modèles n’a montré de signe de fading, mais je dois avouer ne pas encore les avoir emmené dans les longues descentes de plus de 500m de D- qui éprouvent le plus les plaquettes de frein dans ce domaine, à savoir le pentu épinglu à basse vitesse.
Dévouant mon corps à la science, j’ai quand même fait une sortie dans la boue pour vérifier leur efficacité dans ces conditions. Les semi-métalliques s’avèrent régulièrement bruyantes. Est-ce pire que les métalliques Formula ? Encore une fois, je suis tenté de répondre par la négative.
Comme avec les plaquettes d’origine, il est possible de reproduire le pin-pon des pompiers après un passage au jet en alternant frein avant et arrière.
Durée de vie
Après deux mois d’utilisation, je n’ai pas encore assez de recul pour juger de la longévité de cette paire. Rien d’anormal pour le moment en tous cas.
Il faut noter que le modèle organique est copieusement servi en garniture, tout du moins sur l’exemplaire que j’ai reçu. Une fois les pistons repoussés au maximum dans l’étrier, j’ai du faire face à des plaquettes qui frottent énormément et un levier à la course réduite pendant les premières sorties, ce qui ne m’était jamais arrivé avec les Formula.
Conclusion
L’alternative Alligator, si elle n’est pas un remède absolu aux problèmes que j’ai pu rencontrer en configuration d’origine, semble une alternative très intéressante au moins sur un point : le prix. Pour des performances qui jusqu’à maintenant s’avèrent au niveau, voir un peu meilleures que leur équivalent Formula, ces plaquettes de frein sont disponibles à un prix largement inférieur à leur équivalent de la marque italienne. Pour faire simple : ce n’est pas pire, et c’est bien moins cher.
C’est donc un produit qui fera du bien à votre porte-monnaie et que je recommande.
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