Acheter son VTT en ligne : bonne ou mauvaise idée ?
Ca y est, l’automne arrive ! Et alors ? L’automne c’est ce moment de l’année où il faut se couvrir pour aller rouler, où la météo se dégrade, où il n’y a pas encore de neige pour sortir les lattes… mais c’est aussi le moment où les remises sur les vélos de l’année commencent à fleurir, notamment chez les marques qui exploitent le modèle de la vente par correspondance ou VPC.
C’est donc l’occasion pour moi de faire un point sur l’achat de son vélo sur internet : quels avantages, quels inconvénients, mais aussi venir à bout de quelques idées pré-conçues qui font que vous avez toujours hésité à franchir le pas…
Acheter son VTT sur internet : qui, pourquoi, comment ?
La vente de VTT en ligne n’est pas un phénomène nouveau. Pourtant, ce n’est que depuis quelques années que certaines marques qui exploitent ce mode de distribution ont réellement explosé au point de venir sérieusement concurrencer les constructeurs qui se reposent sur la distribution classique à travers un réseau de magasins de vélo ou bouclards. Le phénomène est tel que Trek, un des géants sur le marché, a ouvert il y a deux ans un magasin en ligne pour l’instant limité aux Etats-Unis.
“Canyon et YT sont devenus deux références incontournables…”
Dans un monde dominé par les grands noms que sont Trek, Giant, Specialized ou encore Scott, qui engrangent des volumes de vente importants, certaines marques ont fait le choix d’opter pour un modèle de vente différent : la VPC (vente par correspondance) ou DTC (direct-to-consumer). En supprimant l’intermédiaire qu’est le vélociste, elles parviennent à faire fortemment baisser le prix de leurs produits et se placer de manière très aggressive face à des acteurs du marché dont les tarifs semblent ne pas avoir de limite malgré des volumes de vente qui devraient faire baisser les coûts de production, et donc profiter au consommateur.
Dans nos contrées, un des premiers à proposer la vente en ligne fut Commencal. Le fabricant basé en Andorre depuis 2000 jouit d’une excellente réputation et est un des rares constructeurs à bannir la fibre de carbone au profit de l’aluminium. Présent en DH depuis longtemps, il a prouvé que ses vélos sont parmi les meilleurs pour les disciplines orientées gravity. Myriam Nicole en a d’ailleurs fait la démonstration cette saison en remportant la coupe du monde de DH.
Mais les deux acteurs majeurs de la vente en ligne sont allemands. Canyon et YT sont devenus deux références incontournables qui proposent de superbes machines à des prix défiant toute concurrence.
Canyon et YT : les leaders de la VPC en Europe
Les deux marques allemandes partagent plusieurs points communs. Outre leur modèle de distribution tourné exclusivement vers la vente en ligne, elles sont rapidemment devenues des figures incontournables sur le marché du VTT en s’illustrant dans les pratiques orientées gravity.
Toutes deux fondées au début des années 2000 elles ont cependant connu des débuts différents.
Canyon prend en fait racine avec Radsport Arnold, avant que la marque passe du statut de fournisseur à celui de constructeur à part entière, et devienne Canyon telle qu’on la connait en 2002. Canyon est très présent sur le marché des vélos de route, mais va vite devenir une référence en enduro, notamment grâce aux développements effectués avec Fabien Barel à partir de 2013. Malgré quelques modèles orientés freeride comme le Torque, ce n’est qu’en 2017 qu’elle se lance sur le circuit World Cup de DH avec sa dernière création : le Sender.
Canyon a souffert d’une mauvaise presse dans les années 2014-2015 au moment de la mise en place de son nouvel ERP, entrainant retards de commande et gestion assez calamiteuse en SAV. Ces problèmes maintenant derrière elle, la marque se relève plus forte que jamais.
“Aujourd’hui, les deux marques jouissent d’une notoriété conséquente auprès du public averti.”
YT ou Young Talent Industries a quant à elle connu une trajectoire différente. Fondée en 2006, elle mise rapidemment sur les pratiques les plus engagées et signe des riders phare comme Cam Zink ou Andreu Lacondeguy, qui s’illustrent sur des évènements freeride comme le RedBull Rampage. Après avoir rattrapé Canyon sur le segment enduro avec le Capra qui s’oppose au Strive, son modèle de freeride/DH culte, le Tues, passe au carbone il y a quelques années avant que la marque s’engage sur le circuit DH avec Aaron Gwin et remporte deux titres consécutifs. Elle élargit également sa gamme en proposant dorénavent le Jeffsy, un trail/AM disponible aussi bien en 27.5″ qu’en 29″.
Aujourd’hui, les deux marques jouissent d’une notoriété conséquente auprès du public averti. Les résultats de ses riders tant en enduro qu’en descente les placent au même niveau, voir au-dessus des marques traditionelles. Si le modèle de la vente en ligne les éloigne des magasins fréquentés par le grand public, le développement de ce mode de distribution ne va faire qu’accroitre leur aura.
Acheter sur internet : quels avantages et quels inconvénients ?
Prix
Vous l’aurez compris, l’argument principal de l’achat en ligne, c’est le prix. En supprimant l’intermédiaire qu’est le vélociste, les marques qui adoptent ce modèle de distribution sont capables de proposer des produits à des tarifs plus alléchants que la concurrence, et des vélos mieux équipés.
Mais ce n’est pas toujours le cas. Des marques plus exclusives, qui ne possèdent pas de réseau de distribution développé, vendent aussi directement au consommateur sans pouvoir proposer ces prix canons, faute d’écouler des volumes suffisament importants pour jouir des économies d’échelle propres aux grandes marques.
Montage et entretien
Une des craintes que rencontre la vente en ligne, c’est la proximité du service et le suivi. Entendez par là le fait de pouvoir aller voir son bouclard en cas de question, de problème, notamment quand on débute et qu’on a une connaissance limitée de son vélo et son entretien.
“Acheter un VTT complet sur internet ne demande pas une expertise en mécanique du bicycle : vous n’allez pas le recevoir en pièces détachées !”
Ce point négatif n’est pas tant lié à la vente en ligne que la politique de nombreux magasins qui refusent d’assurer l’entretien des marques qu’ils ne vendent pas et qui distribuent uniquement leurs produits via internet. C’est un fait sur lequel on ne reviendra pas dans cet article, aussi dommageable qu’il soit. A l’inverse, certains shops ont bien compris l’intérêt des pratiquants pour certaines de ces marques et l’opportunité que leur entretien représente. On trouve donc aussi des bouclards qui, non contents d’intervenir sur votre vélo, peuvent s’occuper de réceptionner, monter et effectuer le suivi de celui-ci. Tout dépend donc de votre situation géographique et de la politique des vélocistes autour de vous.
Cela étant dit, acheter un VTT complet sur internet ne demande pas une expertise en mécanique du bicycle : vous n’allez pas le recevoir en pièces détachées ! Le plus souvent il vous suffira de suivre les instructions du fabriquant pour remonter roues, cintre et peut-être dérailleur avant de pouvoir aller rider pour la première fois avec votre nouvelle monture.
Garantie et SAV
Un autre point qui peut faire peur, c’est le service après-vente. Que faire si j’ai un problème lors de la réception ou après six mois d’utilisation ?
Les marques qui distribuent leurs VTT en ligne sont bien conscientes de ces interrogations. Pour le consommateur, savoir qu’il peut pousser la porte de son bouclard au moindre problème est plus rassurant que n’avoir qu’un numéro de téléphone ou une adresse mail comme point d’entrée en cas de pépin. Elles s’emploient donc à simplifier le processus au maximum : quelques échanges de mails avec photo pour décrire le problème suffisent généralement pour déclencher un retour aux frais du constructeur.
Si je n’ai jamais eu affaire à Canyon, les retours récents sont très bons. La difficile transition de 2014-2015 semble une époque révolue, et les possesseurs de vélos de la marque semblent très satisfaits de la gestion de leurs requêtes. J’ai en revanche pu tester le SAV YT pour divers problèmes, et la marque allemande s’est révélée aussi réactive qu’agréable.
“Le SAV d’une marque comme Canyon ou YT possède dans le domaine une double casquette…”
Je ne pourrais malheureusement pas en dire autant de SRAM, mais ceci est une autre histoire. En revanche, c’est l’occasion de préciser que le SAV d’une marque comme Canyon ou YT possède dans le domaine une double casquette. D’une part, elle est l’interlocuteur direct pour les problèmes liés à son produit, ce qui s’arrête généralement au cadre. D’autre part, elle joue le rôle d’intermédiaire quand c’est un composant qui failli. Par exemple, pour un problème de transmission, elle va relayer la demande du client auprès de SRAM ou Shimano, comme le ferait un vélociste. Les délais parfois constatés sont donc souvent imputables au fabriquant du composant impliqué plutôt qu’à la marque qui assemble ces composants sur un cadre et met en vente le produit final.
Comme souvent, les retours sur la qualité d’un service peuvent varier de personne à personne, mais sur le principe faire appel au SAV d’un distributeur en ligne n’est pas plus contraignant ou coûteux que passer par son vélociste.
Tester son futur VTT et trouver la bonne taille
Alors qu’il est possible de voir et s’asseoir sur un vélo chez son bouclard, ce n’est pas possible lorsqu’on souhaite commander en ligne.
C’est pourquoi les marques de VPC organisent régulièrement des évènements et sont présentes sur les différents festivals : c’est l’occasion parfaite pour faire un test d’une heure ou deux en conditions réelles. Canyon met à jour un calendrier des dates en Europe, comme le fait YT, malheureusement moins présent en France. A l’inverse, Commencal organise des Commencal Days dans l’hexagone tout au long de la saison, notamment dans les bikeparks alpins. C’est également l’occasion de rouler avec des riders (et rideuses !) de la team comme Anne-Caroline Chausson.
Où et comment acheter ?
Il faut distinguer deux canaux différents.
Le premier, c’est l’achat directement sur le site de la marque. Pour Canyon et YT, c’est actuellement la seule manière d’acquérir un VTT de la marque, bien qu’il soit possible de se déplacer physiquement chez Canyon.
Le second, c’est de passer par un site comme Alltricks ou Probikeshop. Que ce soit pour un simple kit cadre ou un vélo complet, ces sites distribuent nombre de marques, des plus grosses comme BMC ou Trek à celles plus exclusives comme Intense ou Mondraker.
Certaines de ces marques sont accessibles par les deux canaux. Vous pouvez par exemple acheter un Commencal directement sur le site de la marque, ou en passant par un des vendeurs en ligne tiers.
Le mot de la fin
Comme nous l’avons vu tout au long de cet article, acheter son VTT sur internet ne devrait pas être source de crainte particulière. En plus de cela, les niveaux d’équipement proposés sont souvent supérieurs à leurs concurrents qui reposent sur un modèle de distribution traditionnel.
Mais doit-on alors privilégier à tout prix les marques qui exploitent ce modèle ? La réponse est non, pas forcément. Car chaque vélo a sa propre personnalité, chaque rideur ses préférences. Tout comme se fier à des tests dans la presse spécialisée est un bon départ mais n’est pas suffisant, acheter un VTT uniquement en fonction de la gamme de son équipement et du prix sur son étiquette est limitant.
“Chaque vélo a sa propre personnalité, chaque rideur ses préférences.”
Tout dépend en fait de son budget, de ses envies. Pour un débutant qui veut investir une somme réduite, des marques comme Canyon ou YT proposent des rapports équipement/prix quasiment imbattables. Si c’est aussi le cas sur le haut de gamme, le pratiquant régulier doit cependant une question : a t-il une attente particulière concernant le comportement de son vélo ? Avec un gros budget, dépenser un peu plus chez une marque distribuée en magasin pour avoir un vélo qui nous correspond vraiment n’est pas un luxe.
Cela étant dit, les marques de VPC ont fait leurs preuves et il y a de fortes chances pour que vous trouviez chaussure à votre pied parmi leur offre. Il n’y a alors plus aucune raison de ne pas franchir le pas.
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Lorsque j’ai pris la décision d’acheter un VTT neuf pour remplacer mon ancien qui datait des années 90′ j’ai fait le tour des marques spécialisées (sans jeu de mot) afin de trouver celui qui me convenait le mieux. J’ai vite été effaré par les tarifs proposés (imposés j’oserai dire) par les grandes marques ! Les modèles à un tarif qui correspond à ce qui reste “juste un vélo” sont pauvrement équipés et font douter de leur fiabilité au moins au niveau de la transmission et des freins. Je n’ai alors pas vu l’intérêt d’investir dans un VTT qui ne m’apporterai pas pleinement satisfaction sous prétexte qu’un adhésif d’une marque connue est appliqué sur le cadre…
Dès que l’exigence de qualité/fiabilité est souhaité sur l’intégralité du vélo de ces marques les prix s’envolent ! On touche là un aspect pour moi purement commercial car ces marques ont bien compris que le public visé est aussi prêt à mettre le prix pour la qualité, et elles ne se gênent donc pas pour le gonfler exagérément puisque la demande est là ! Vous voulez du correct ?: on a !, vous voulez du fiable ?: on a !, tarif x 300%…
Le volume de vente des modèles Décathlon permet de baisser sensiblement le prix d’autant que c’est aussi leur slogan que de rendre le sport accessible au plus grand nombre. La qualité est pour moi acceptable à mon niveau et j’aurais pu commander chez eux s’ils n’étaient pas équipés en SRAM…
Je ne connaissais donc pas CANYON mais le choix est vaste dans les différentes gammes Route/VTT/ VTTAE et les pratiques Trail/XC/Enduro, etc. Choix du coloris aussi même si cela peut ajouter du délai (jusqu’à deux mois). Par contre il n’y a pas la possibilité comme chez Origine de faire un montage à la carte (selle, tige de selle,etc.). Je leur ai fait confiance et avec seulement 6 mois de recul je n’ai pas eu de souci. J’ai obtenu des réponses lorsque je les ai contacté et un retour m’a même été demandé quant à ma satisfaction client. Le choix des modèles est conséquent, la livraison en carton par un transporteur est sans problème et le montage évident même si CANYON propose une vidéo d’assemblage.
Mon seul regret est, comme tu l’évoques dans l’article, que je n’ai pas eu d’échange avec une personne physique et j’ai donc fait mes choix tout seul en fonction de mes connaissances et de mon expérience. Le problème est que je pensais savoir tout du VTT car j’étais accros il y a 20 ans mais tout a changé et au final si j’avais discuté avec une personne, il m’aurait peut-être orienté vers un autre modèle que celui que j’ai choisi car en m’écoutant il aurait mieux perçu quelle était ma pratique de maintenant…
Cela dit ceci est à relativiser aussi car les vendeurs rencontré dans les boutiques traditionnelles étaient plus pressé de me vendre les VTT qu’ils avaient en stock plutôt que d’être attentif à ma pratique. Quant à faire un autre choix sur la gamme, la période était compliqué à cause de la pénurie d’équipements et on me disait : « Oulà ! si vous voulez un autre VTT, va falloir patienter au moins 3 mois, et encore ! …»
Pour ma part je pense que l’avenir passera sans doute par quelques boutiques Show-room où les acheteurs pourront voir et essayer chaque modèle des gammes en une ou deux tailles. Un seul vendeur, qui ne sera pas mécanicien, se contentera de vous le commander ensuite pour une livraison ultérieure et assurera le minimum du SAV. La vente des accessoires et fringues représentant je pense une bonne partie des bénéfices d’une marque. Bref, on sera loin du bouclard du coin…
Une précision, cette marque de vélo “en ligne” a un réseau de réparateurs/vendeurs de cycle indépendants qui peuvent s’occuper de l’entretien/réparation des CANYON. On n’est donc pas abandonné à notre sort et rejeté par tous les autres magasins en cas de besoin.
Je tenais à prendre un moment pour vous féliciter chaleureusement pour votre article inspirant et captivant !