Test : Dakine Signal 25
Ces dernières années ont vu fleurir les sacs airbag sur le dos des freerideurs, avec des tarifs qui, s’ils restent élevés, sont maintenant accessibles pour qui est prêt à investir quelques deniers supplémentaires pour compléter le triptique de sécurité habituel. On reviendra dans un autre article sur le sujet de manière plus complète, cet article étant dédié au test d’un de ces sacs, le Dakine Signal 25.
J’ai en effet choisi de m’équiper au début de la saison 2017/2018, bénéficiant d’une offre très avantageuse du Vieux Campeur, dont le stock a fondu plus rapidemment que la neige de printemps sur un versant sud à midi.
Il s’agit d’un sac qui n’est plus produit, cet article vous sera donc davantage utile si vous avez trouvé un modèle sur le marché de l’occasion que si vous cherchez du neuf, même si on peut encore le trouver sur certains sites marchands à l’heure où j’écris ces lignes.
Fiche Technique
Commençons par la partie qui fait la spécificité de ce sac : l’airbag et son système de déclenchement.
Le Dakine Signal 25 utilise le système ABS, compagnie pionnière en la matière. Je reviendrai sur les différents systèmes (ABS, Mammut, BCA, …) dans un prochain article, mais pour faire simple, le système ABS repose sur deux airbags indépendants qui sont activés grâce à une poignée qui déclenche une balle à blanc lorsqu’elle est activée. L’explosion de la balle à blanc vient provoquer dans le tuyau une sur-pression qui actionne une aiguille qui perce la bouteille d’air comprimé qui gonfle alors les airbags. Si si, ça c’était la version (très) simplifiée.
Dans les faits, le système de déclenchement se compose donc d’une poignée amovible reliée par un tuyau à l’unité de perçage sur laquelle se visse la bouteille d’air comprimé remplie d’argon à 300 bar. Un deuxième jeu de tuyaux relie la cartouche aux deux airbags de 85L.
Le système ABS fait grimper le poids de ce sac à 3.65 kg. A noter pour ceux qui font la chasse au moindre gramme qu’il est possible de remplacer la bouteille d’air comprimé en acier par son équivalent en carbone afin d’économiser environ 250g sur la balance.
Enfin, le système ABS nécessite un entretien régulier à prendre en compte : la poignée qui contient la balle à blanc doit être changée après une activation ou tous les trois ans environ, le poids de la bouteille contrôlé régulièrement (tolérance de 5g) et la marque conseille une activation de test au début de chaque saison. La bouteille doit logiquement être remplie après une activation (précision utile quand on considère que certains systèmes concurrents diffèrent).
Passons maintenant au sac en lui-même. Il dispose de deux poches principales, l’une, à l’extérieur, dédiée au matériel de sécurité (pelle et sonde), l’autre, intérieure, au reste. Cette poche intérieure vient acceuillir la bouteille et le système de perforation, isolés par un pan de tissu qui se zippe une fois la bouteille installée. La présence des deux airbags repliés sur les côtés vient légèrement amputer ce volume. On trouve une poche doublée sur le dessus du sac, destinée à accueillir un masque ou des lunettes de soleil.
Les systèmes d’accroche pour le matériel permettent d’embarquer un snowboard ou des skis selon une unique configuration pour chaque : verticale pour le premier, diagonale pour les seconds. On trouve aussi de quoi fixer un piolet et un casque sur l’arrière du sac.
Enfin, le système de maintien est très complet et réglable. Outre la classique sangle pectorale ajustable également en hauteur et affublée d’un sifflet d’urgence, on trouve une sangle ventrale surdimensionnée pour les hanches, avec un petit rangement sur chaque et une boucle métallique pour la fermer. Une sangle qui passe entre les jambes vient compléter l’ensemble. Cette dernière est totalement optionnelle (il est possible de la détacher entièrement) mais la marque recommende vivement son utilisation pour assurer l’efficacité du système ABS à travers un maintien optimal. Le réglage des bretelles bénéficie d’un appréciable ajustement de tension au niveau des trapèzes.
Sur le terrain
Commençons par les conditions de test. N’ayant pas encore franchi le pas pour investir moult euros et me lancer dans le ski de rando splitboard, mon utilisation jusqu’à maintenant a uniquement concerné les secteurs hors-piste accessibles depuis les remontées mécaniques.
Le premier point qui surprend est le volume de ce sac. Annoncé à 25L, la place disponible semble bien supérieure, même après avoir fixé la cartouche et casé le matos de sécurité dans la poche extérieure. Après avoir mis une poche à eau isolée de 3L (qui se cale à merveille entre les deux airbags), un masque de rechange, un sauciflard et un bout de tomme pour le midi ainsi qu’un peu de matos gopro et les babioles habituelles (portefeuille, clés, téléphone) on dispose encore de pas mal de place. Pas de problème pour y ranger vos peaux une fois au sommet en ski de rando.
Le format et les sangles de réglage permettent d’ajuster le volume du sac et le compresser quand il y a peu de choses à l’intérieur. A l’inverse, on peut vraiment mettre pas mal de matos si besoin, mon D90 et son 18-200 passant sans problème en profondeur au fond du sac.
Le compartiment extérieur destiné au matériel de sécurité possède deux grandes poches verticales qui permettent d’y placer sonde et poignée de pelle. La place disponible en hauteur dans ce compartiment peut cependant poser problème pour certains modèles de sonde. Ma Black Diamond Tour 280 (45cm de long repliée) passe tout juste. Pas de problème en revanche pour le godet de pelle qui dispose d’assez de place tout en étant suffisament calé pour éviter de venir jouer des cymbales avec le reste du matériel.
Le système de maintien de ce sac est excellent, et vient barrer la route avec succès à un poids qui grimpe vite. La combinaison du réglage de la tension des bretelles et de la sangle ventrale font qu’on oublie vite la masse qu’on trimballe sur le dos, à tel point que je me suis surpris à utiliser ce sac même pour les sorties pistes, alors que je possède d’autres modèles bien plus légers.
La protubérance créée par la bouteille d’air comprimée fait un peu peur la première fois en cas de chute, mais au final la plaque semi-rigide qui recouvre le dos fait son travail et je n’ai jamais ressenti de pression significative lors d’une chute. Seule l’absence d’un système de guidage pour le tuyau d’une poche à eau fait défaut.
Verdict
C’est en général à ce moment que je vous recommande, ou pas, le produit que j’ai testé. En ce qui concerne ce sac ABS, ce sera un peu différent. S’il correspond tout à fait à mes attentes et que je suis pleinement satisfait de mon achat, la question du sac ABS dans son ensemble (utilité, prix, efficacité réelle, …) se pose. Encore une fois, je reviendrai sur ce point dans l’article consacré au sujet que j’ai prévu d’écrire.
Quoi qu’il en soit, je n’ai pas de grief à porter à ce modèle, mais je dois dire que mon champ d’expertise sur ce sujet est assez limité tout comme l’utilisation qui fut mienne. Pour 300€ déstocké (autour de 600€ lors de son lancement il y a quelques années) le sac n’est absolument pas gênant malgré son poids, suffisament stable pour ne pas tourner, l’épaisse toile assez caractéristique chez Dakine devrait résister sans faillir aux affres du temps et j’ai la conscience environ 3% plus tranquille lorsque je ride. Bref, je ne sais pas si c’est le sac ultime pour transporter cinq piolets, deux paires de raquettes et trois paires de skis sur le dos, mais pour un usage HP en station, je suis pleinement satisfait.
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