Comment choisir son masque de ski ou de snowboard
Equipement indispensable pour dévaler les pistes confortablement et en toute sécurité, le masque de ski ou de snowboard se décline dans de multiples moutures à des prix variant facilement du simple au quintuple. Plus qu’un accessoire de mode, il se choisit en fonction des conditions météorologiques sur les pistes, mais pas seulement. Nous allons voir dans cet article les critères qui vont orienter votre choix vers un modèle plutôt qu’un autre.
Grand soleil ou jour blanc : quelle catégorie et teinte choisir ?
Le premier point à considérer est donc la catégorie de l’écran, parfois appelée injustement niveau ou degré de protection. Cette dernière appellation est dans ce cas trompeuse car on devrait alors parler d’indice de protection UV. Tous les masques présents sur le marché filtrent plus ou moins 100% des UV, quelle que soit leur catégorie.
En revanche, c’est le taux de transmission de la lumière visible qui va varier selon la catégorie de l’écran. Plus le filtrage est important, plus l’on supporte facilement une luminosité élevée. C’est comme pour les verres des lunettes de soleil : les lunettes plus foncées sont plus adaptées à des conditions très ensoleillées. C’est très important pour vos journées sur les pistes, la neige reflétant 40 à 90% de la lumière.
On distingue cinq catégories ou classes, définies par la norme EN1836.
Filtre 0 à 20% de la lumière. Pas vraiment utilisée pour les masques de ski, à part pour le ski de nuit où l’on trouve des écrans complètement clairs.
Catégorie 1
Filtre 20 à 57% de la lumière. Ces écrans sont à réserver aux jours blancs, où la luminosité est très faible et le brouillard jamais très loin.
Catégorie 2
Filtre 57 à 82% de la lumière. Plus polyvalent, ce type d’écran est plutôt adapté aux temps couverts. Il est cependant un peu juste pour une journée très ensoleillée, mais peut constituer un bon compromis quand le soleil se fait timide.
Catégorie 3
Filtre 82 à 92% de la lumière. C’est la catégorie que l’on retrouve sur la majorité des masques courants. Elle permet de skier confortablement par beau temps. Si vous skiez une semaine par an et ne deviez choisir qu’un écran, c’est celui qu’il vous faudrait.
Catégorie 4
Filtre plus de 92% de la lumière. Réservée à la haute montagne, cette catégorie d’écran a peu d’intérêt pour la grande majorité d’entre nous : un masque de catégorie 3 est bien suffisant même en plein soleil à 3000m. Il faut également savoir que si vous avez des lunettes avec des verres de catégorie 4, il vous est interdit de conduire avec.
En plus de ces catégories générales, vous trouverez souvent pour chaque modèle le pourcentage exact de transmission ou de filtrage de la lumière. Attention à ne pas confondre les deux, le filtrage étant l’inverse de la transmission.
A chaque condition climatique correspond donc sa catégorie d’écran. Mais afin d’y voir plus clair dans le brouillard, des teintes d’écran différentes sont aussi disponibles, et seront associées à des catégories de verre adaptées.
Les écrans roses ou jaunes sont généralement utilisés sur les masques de catégorie 1 : ils augmentent le contraste, ce qui permet une meilleure visibilité par temps couvert ou pendant les jours blancs. Les écrans complètement clairs sont rares et conçus majoritairement pour le ski de nuit, ce qui explique qu’on trouve peu de modèles les proposant. Uvex a même commercialisé un modèle qui, en plus d’être photochromique (on va revenir sur cette notion un peu plus loin), changeait de teinte selon les conditions, le Snowstrike VT. Il semble maintenant sorti du catalogue, la marque revenant à des écrans photochromiques plus classiques comme sur certaines déclinaisons de sa série Downhill.
Encore une fois, des informations supplémentaires sont en général disponibles dans la description de chaque masque. Les fabricants comme Bollé développent des écrans assez spécialisés avec des teintes adaptées à chaque condition, ce qui explique le nombre important de modèles présents sur le marché.
Enfin, les écrans miroités permettent d’atténuer les reflets, et, avouons-le, ont un look vraiment très sympa. Seul bémol : leur fragilité. Il est très facile de les rayer et le plus grand soin s’impose donc, notamment lors du transport ou de l’entretien.
Acheter plusieurs masques ou plusieurs écrans ?
La question se pose quand vous voulez y voir clair quelles que soient les conditions et pas seulement les jours de beau temps.
Si les écrans interchangeables sont en théorie une bonne idée (possibilité d’emmener plusieurs écrans dans le sac, gain de place), en pratique ils sont difficiles à mettre en oeuvre. La faute incombe aux systèmes qui maintiennent en place ces écrans, et rendent l’opération de changement souvent ardue. C’est une manœuvre qui peut prendre moins d’une minute au chaud dans sa chambre, mais qui risque de vous faire perdre la tête dans une remontée ou sur les pistes.
En plus du risque de devenir fou au moment de changer ce foutu écran, et celui d’en perdre un ou deux dans la peuf au moment du changement les doigts gelés, la fragilité des fixations peut aussi poser problème.
Les masques à écran interchangeables utilisables facilement et sur le long terme sont donc rares, bien qu’avec le temps ils deviennent plus nombreux. On trouve toutefois des modèles qui peuvent se révéler intéressants, comme l’Anon M3 (Anon est une sous-marque de Burton) qui repose sur un système d’aimants extrêmement simple à utiliser.
Tous comptes faits, la solution de posséder deux masques n’est pas aussi mauvaise que la théorie le voudrait quand elle est comparée à l’utilisation d’un masque à écrans interchangeables. Notamment parce que le prix de ces derniers est supérieur aux premiers.
Avec deux masques, pas de problème de fragilité des fixations, et le changement s’effectue simplement. De plus, vous possédez deux masques et non plus un seul, ce qui vous fait un backup, et devrait vous servir pendant de nombreuses années.
Si toutefois vous recherchez un masque vraiment polyvalent, voyons ensemble une piste qui peut vous correspondre : les écrans photochromiques.
Ecran photochromique : la polyvalence à toute épreuve ?
Les verres ou écrans photochromiques s’adaptent à la luminosité en devenant plus foncés lorsqu’elle est plus importante. Grâce aux UV, l’écran peut donc couvrir une amplitude variable, correspondante en général à deux catégories. Présente sur le marché depuis plusieurs années, la solution, si elle parait séduisante sur le papier, n’est pas sans défaut.
Le talon d’Achille de ces verres, c’est le temps nécessaire pour passer d’un filtrage faible à élevé, qui varie en général entre trente secondes et une minutes. Pour repasser à un filtrage faible, il est encore plus important, allant jusqu’à cinq minutes !
C’est pour cette raison que leur intérêt est tout relatif en VTT. On pourrait croire la solution tout simplement géniale pour y voir clair lors d’un passage en forêt, pourtant il y a de bonnes chances pour qu’on en soit sorti bien avant que les verres n’aient changé de teinte. Mais qu’en est-il pour le ski ?
Tout dépend de ce qu’on en attend, un peu comme avec l’exemple du VTT que je viens de donner. Particulièrement appréciables quand les conditions climatiques changent pendant une journée, ils ne faut pas vraiment compter dessus pour déjouer les pièges d’une zone ombragée en traversant rapidement une combe par exemple. C’est donc une bonne solution pour éviter de se trimbaler avec plusieurs masques ou écrans dans le sac, pas un remède miracle.
Une autre problème, c’est la sensibilité des écrans à la température : ils ont en effet tendance à foncer quand elle baisse.
Comme toute chose, les technologies employées avec le temps évoluent, sont améliorées, et ces problèmes sont de moins en moins apparents avec le temps. Ce guide n’a pas pour vocation de faire le tour complet de l’offre sur le marché, je vous encourage donc si vous êtes intéressé par un masque photochromique de faire des recherches sur les modèles qui vous attirent afin d’avoir une idée claire de leurs performances réelles.
Vous l’aurez compris, les masques photochromiques ne se valent donc pas tous et leurs performances peuvent considérablement varier d’une marque à l’autre. Dans ce domaine, on peut par exemple noter les écrans Julbo qui sont globalement très appréciés par leurs utilisateurs.
Choisir un masque confortable et adapté
Qu’est-ce qui fait le confort d’un masque ? Il est assez rare de se retrouver avec un masque vraiment gênant, à moins d’avoir une tête hors normes. Cela étant dit, tous les masques ne correspondent pas à tous les visages.
Commençons par ce qui est directement en contact avec votre peau : la mousse. Double-densité, triple-densité, nombre de couches, difficile de s’y retrouver, d’autant plus que tous les fabricants n’ont pas la même terminologie. En théorie, plus il y a de couches, plus cet aspect a été travaillé. On va retrouver une mousse agréable au toucher au contact de la peau, et d’autres qui permettent un meilleur maintien sur les autres couches. Bref, difficile de dégager des généralités à ce sujet.
La forme du masque et sa taille (plusieurs tailles sont parfois disponibles pour un modèle) sont un autre facteur de confort. Encore une fois, que dire si ce n’est que le meilleur test est celui à faire sur le terrain. Plus encore qu’une chaussure de ski ou une boot de snow, ce n’est pas en lisant un article sur internet que vous allez savoir si un masque correspond parfaitement à votre visage bien qu’on puisse dégager certaines informations comme la taille générale du produit. Et contrairement à ce qui chausse nos pieds, pas de possibilité ici de thermoformer pour améliorer les choses ! A l’inverse cependant d’une boot et au risque de me répéter, il reste rare de complètement passer à côté du fit d’un masque, et la grande majorité des produits disponibles sur le marché conviennent à une grande majorité des têtes.
Au niveau du strap (la bande élastique qui maintient le masque sur votre casque), il est préférable d’en choisir un qui possède un insert en silicone, ce qui le maintient en position. On peut trouver une ou deux boucles pour le serrage. Bien qu’en théorie deux boucles soient préférables, ce critère est un peu anecdotique. Une boucle simple peut gêner avec le clip du casque mais les sangles sont suffisamment élastiques pour permettre un ajustement à ce niveau.
Moins anecdotique, la compatibilité du masque avec votre casque. Avoir une bande de peau d’un centimètre à l’air libre entre le masque et le casque n’est pas des plus confortable, s’assurer de la bonne compatibilité entre ces deux équipements est donc plutôt une bonne chose pour éviter les mauvaises surprises. Les masques plus haut de gamme avec leurs gabarits imposants sont souvent conçus avec cette contrainte en tête (!).
Enfin, le champ de vision offert par le masque est un point important. L’offre haut de gamme permet en général un champ de vision plus étendu que les masques bas de gamme. Voir large autour de soi et ne pas avoir l’impression d’être enfermé dans un masque est un confort appréciable. L’utilisation d’écrans sphériques est un bon point de départ pour augmenter le champ de vision, mais n’est pas l’unique paramètre qui y contribue. Que ce soit pour cette raison ou pour le style, les écrans cylindriques se font maintenant plus rares. Ils n’ont cependant pas complètement disparu, que ce soit sur le bas de gamme, ou au contraire le haut de gamme au niveau des écrans photochromiques ou amovibles, pour des raisons de conception. Une fois n’est pas coutume, les technologies ont cependant bien évolué, et cette contraint tend maintenant à disparaître, la majorité des marques proposant dorénavant des écrans sphériques sur leurs modèles photochromiques ou amovibles.
On peut citer parmi les icônes de cette quête vers un champ de vision maximal le Flight Deck d’Oakley, maintenant au catalogue depuis pas mal d’années. La marque a sur ce modèle pris le parti d’un écran qui recouvre totalement ou presque le squelette du masque, invisible depuis l’extérieur. Cette conception s’est depuis démocratisée et on la retrouve sur le haut de gamme de plusieurs marques.
Laisser le brouillard à l’extérieur : comment lutter contre la buée
La présence de buée est assez désagréable et plusieurs systèmes sont incorporés dans les masques pour s’en prémunir, avec des résultats variables. A nouveau, plus l’on monte en gamme, plus un travail important est effectué sur cet aspect.
Tout d’abord, l’aération du masque est primordiale, et s’effectue grâce à des ouvertures que vous pouvez retrouver principalement sur la tranche. Plus le masque est aéré, avec des ouvertures importantes, mieux il évacue l’humidité.
Ensuite, on trouve des masques à simple ou double écran. Les premiers sont réservés aux modèles bas de gamme, les avantages du double écran maintenant démocratisé n’étant plus à démontrer. Grâce à la couche d’air entre chaque écran, on crée une barrière thermique, et on minimise la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui diminue encore les problèmes de buée.
Enfin, chaque marque possède son traitement de surface anti-buée, plus ou moins efficace. Attention cependant lors du nettoyage de votre masque : cette couche anti-buée est très fragiles, il faut donc au maximum limiter les contacts avec l’intérieur de l’écran. Préférez un nettoyage sous l’eau ou avec un chiffon très doux si vous y êtes vraiment obligé.
A l’aide, je porte des lunettes !
Si vous portez des lunettes, optez pour les lentilles. Voilà c’est tout. Plus sérieusement, si cette dernière option n’est pas envisageable, nul besoin de désespérer ! Les fabricants ont cerné le problème et proposent des masques avec un volume plus important et des encoches pour faire passer les branches, ce qui leur permet d’être portés confortablement au-dessus d’une paire de lunettes. On parle alors de masque OTG, “Over The Glasses”.
Si ces masques spécifiques sont spécialement conçus pour accepter la plupart des modèles de lunettes, ce n’est comme toujours pas une garantie totale, et un tour en magasin peut valoir le coup pour un test en pratique si vous êtes allergiques aux retours de commandes en ligne.
Conclusion
“Hey mais c’est pas facile de choisir un masque de ski finalement !”
Oui et non. Bien que le nombre de modèles sur le marché soit important, il est difficile de vraiment se tromper lors de l’achat d’un masque basique. Les grandes marques (Bollé, Julbo, Oakley, Smith, Salomon, …) proposent des modèles très corrects à partir d’une soixantaine d’euros. Pour ce prix, on peut espérer acquérir un masque confortable à écran sphérique de catégorie 3 qui offre un bon champ de vision et des prestations honnêtes pour lutter contre la buée. Les prestations offertes valent alors largement le coût par rapport à un masque à écran cylindrique bas de gamme vendu autour des 30€.
Les prix s’envolent vite au-delà des cent euros (notamment chez les marques américaines), et dans ce budget il faut s’intéresser aux offres qui présentent une vraie valeur ajoutée comme les modèles photochromiques performants ou à écran interchangeable pour vraiment en avoir pour son argent. Autrefois réservés aux bourses les plus remplies, les modèles photochromiques sont cependant devenus accessibles au commun des mortels pour les modèles sans fioriture et il est possible de toucher ce type de produit sous la barre des trois chiffres chez certaines marques.
De manière générale, les performances et la facilité d’utilisation des masques photochromiques ou à écrans interchangeables varient d’un modèle à l’autre, et je ne saurais que trop vous conseiller de dénicher des tests ou aller en magasin pour voir comment ils se comportent, d’autant plus que leur prix peut rapidement s’envoler par rapport à un masque simple.
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