Comment prendre les remontées mécaniques en snowboard : guide de survie du débutant
De part son arrivée tardive sur les pistes, le snowboard a du s’adapter aux infrastructures en place, conçues avant tout pour les skieurs. Ce qui explique les situations cocasses lorsqu’on débute et qu’il faut les emprunter pour la première fois, que ce soit lors de l’embarquement, du débarquement, ou pendant la montée.
Apprendre le snowboard, c’est apprendre à descendre, mais aussi à remonter. Dans cet article, je vous explique en détails comment éviter les mauvaises surprises et utiliser les remontées mécaniques en toute sécurité, en supposant que vous mettez pour la première fois les pieds dans une station de ski.
Le téléphérique, la télécabine et les oeufs
Avec ce mode de transport, pas de difficulté, puisqu’on déchausse. Dans les oeufs et les petites télécabines (jusqu’à une petite dizaine de personnes), le matos reste à l’extérieur. Il y a en général plusieurs emplacements pour des skis, mais moins pour les planches de snowboard (fente large). Si vous êtes à plusieurs snowboardeurs, il va donc peut-être falloir séparer le groupe.
La cabine est débrayée quand elle arrive en gare (la zone d’embarquement). Elle se meut donc à faible vitesse, mais elle ne s’arrête pas non plus ! Pas d’inquitétude toutefois, vous avez largement le temps d’embarquer et de vous serrer à l’intérieur après avoir déposé le matériel. Une personne de la station (perchman ou conducteur d’installation) est là pour surveiller la bonne marche des choses et vous aidera si vous avez un peu de mal à caser tout le matos, ce qui peut arriver en période d’affluence quand il faut remplir les cabines avec plusieurs groupes désorganisés et/ou qui débutent.
Dans les gros téléphériques (comme celui de la Saulire à Courchevel, ou du Pic Blanc à l’Alpe d’Huez), vous embarquez avec votre snow. Ce type de remontée est plus contraignant : vous attendez de part et d’autre de la zone d’arrivée que l’un des deux téléphériques approche (quand l’un monte, l’autre descend). Une fois que le gros engin a réussi son approche et est stationné (ce qui peut durer plus d’une minute), les barrières s’ouvrent et vous pouvez embarquer. C’est la remontée la plus facile à emprunter. Peu de chance que ce soit votre première cependant, en général les téléphériques couvrent des distances et dénivelés importants, peu adaptés pour faire ses premières traces !
Sachez aussi qu’on trouve parfois des cabines intercalées avec des télésièges. Ce type de remontée hybride appelé Télémix ou Télécombi permet aux débutants et aux piétons de voyager sans risquer la chute à l’embarquement ou au débarquement tandis que ceux plus aguerris peuvent emprunter les sièges.
Le télésiège
On attaque les choses sérieuses avec le télésiège, qui est pour moi le type de remontée le plus sympa. D’une, vous êtes en plein air, ce qui est bien mieux que mourir de chaud dans une cabine avant de sortir dans le froid au sommet. La montagne vous offre une vue superbe, sans vitre, à 360°. Vous êtes assis, idéal pour vous reposer après un gros run. Enfin, ce genre de remontée avance plutôt bien, ce qui permet d’enchainer rapidemment. Certains télésièges sont même équipés d’un bulle qui vous protège du vent et de la neige quand les conditions sont un peu moins idylliques.
Dis, comment ça marche un télésiège ?
On distingue deux types de télésièges : les débrayables (TSD) et les fixes (TS/TSF). L’avantage des TSD est qu’ils sont équipés d’une pince qui leur permet d’être désolidarisés du câble quand ils arrivent en gare (là où on embarque ou débarque). Grâce à ce système, ils sont ralentis pendant ces phases critiques, et possèdent donc en général une plus grande vitesse de croisière que les fixes, et un départ comme une arrivée facilités à faible vitesse.
Le nombre de places qu’offre un télésiège peut varier de deux à huit. Les petits télésièges deux places sont souvent fixes et frêles, tandis que les gros huit places débrayables permettent un fort débit, atteignant 5000 personnes par heure.
Enfin, au départ comme à l’arrivée, on trouve parfois un tapis roulant, qui réduit la vitesse d’approche relative. Variante : le tapis roulant qui vous emmène sur une zone fixe. Bref, pas mal de configurations existent.
Comment est-ce qu’on monte ?
En snowboard, si prendre le télésiège devient vite une formalité, les débuts peuvent être un peu plus approximatifs. Je me souviens lors de mes débuts avoir décidé avec un pote de monter snow à la main pour nous faciliter la vie, avant de réaliser à l’arrivée que ce n’était pas l’idée la plus brillante que nous ayons eu.
Tout d’abord, il y a deux façons d’embarquer : soit avec un seul pied attaché, soit les deux pieds dans les fixs.
La méthode des deux pieds dans les fixations est celle que je préfère, parce qu’elle est la plus rapide et la plus confortable à l’arrivée. Pas besoin de rechausser une fois en haut, et surtout une descente facilitée quand les conditions sont mauvaises (pente un peu trop prononcée, verglaçée) et qu’on est en plein milieu du télésiège avec des skieurs de part et d’autre. Et surtout, pas de risque de faire le grand écart en chutant pendant cette phase critique.
Cependant, elle n’est pas la plus indiquée pour le débutant, car elle demande un minimum de maitrise et d’anticipation. C’est probablement pourquoi on voit fleurir les panneaux indiquant aux snowboardeurs d’embarquer avec un pied libre.
La méthode à un seul pied est plus simple et potentiellement plus confortable. Elle se révèle surtout indispensable si une longue section plate précède l’embarquement ou fait suite à l’arrivée. Elle l’est tout autant s’il faut faire la queue, puisqu’il est impossible de se mouvoir décemment dans un espace réduit avec les deux pieds attachés. Si vous ridez en période d’affluence, vous n’aurez donc malheureusement pas le choix.
La méthode à un pied
Ca y est, vous êtes en bas de la piste, vous venez de vous libérer d’une de vos fixations, et vous trottez gaiement vers le couloir d’embarquement. N’oubliez pas de baisser le spoiler de votre fix arrière, afin d’éviter que le télésiège ne l’écrase à l’embarquement.
Vous avez de la chance, il n’y a presque personne pour essayer de gratter une place en montant sur votre snow, la voie est libre. Puisque vous êtes seul, placez-vous vers le milieu, afin d’éviter de faire trop pencher l’engin une fois en l’air. Quand vous arrivez devant le portique, qui possède le plus souvent des petites barrières pour vous indiquer quand vous lancer, placez votre pied arrière sur le snow et les mains sur le portique. Cela vous permet de vous élancer lorsque la barrière s’ouvre.
Les zones d’embarquement varient d’une station et d’une remontée à l’autre. Parfois il y a beaucoup de neige, parfois pas. Cela veut dire que vous pouvez dépasser la zone si vous partez vite, qu’elle est petite et très glissante, tout comme elle peut être bien déblayée, ce qui est avantageux mais signifie qu’il va falloir avancer en vous aidant de votre pied libre. Evitez de choisir cet endroit pour chasser la neige de votre planche, les perchmans apprécient en général assez peu que vous veniez déposer un gros tas alors qu’ils viennent de déblayer !
Avec le temps vous apprendrez à juger au doigt mouillé du potentiel de glisse de la zone d’embarquement, ce qui vous sera utile si vous comptez embarquer avec les deux pieds coincés dans vos fix. Pour le moment, avancez transquillement jusqu’à la limite si elle est indiquée. Sinon votre planche sera en général proche de la fin de la plateforme. Il faut que le télésiège avance dans l’axe quand vous allez vous asseoir. Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander à ce qu’on ralentisse le télésiège si vous avez des doutes pour vos premiers pas (il en va de même pour l’arrivée).
Ca y est, vous êtes au bout de la zone d’embarquement. Vérifiez que votre planche soit à peu près dans l’axe. Quand le télésiège approche, tournez votre tête dans sa direction pour le voir arriver, mettez votre pied arrière sur la planche ou à côté, et laissez le vous “ceuillir” en vous asseyant quand il vient au contact de votre jambe. Vous pouvez utiliser votre main arrière pour un peu amortir son arrivée, notamment si c’est un télésiège fixe.
Dès que vous êtes assis, attention à ne pas accrocher votre carre frontside (côté orteils), préférez garder le snow légèrement backside le temps de dégager la zone d’embarquement. Attention aussi si vous êtes avec d’autres personnes et totalement excentré à ne pas coincer votre planche contre un rebord en bois de la plateforme.
Une fois dans les airs, rabattez le garde-corps en faisant attention à ne pas vous cogner la tête ou le casque. Selon où vous êtes placé, il va falloir faire passer la planche d’un côté ou de l’autre du repose-pied pour que ce soit plus confortable. Une protubérance en plastique vient s’insérer entre vos jambes ? Pas de chance, vous êtes sur une place équipée pour sécuriser les enfants !
Vos options sont nombreuses pour trouver une position confortable : garder les deux pieds dans les airs, mettre le pied libre sur le repose-pied, bloquer la planche sur le pied libre posé sur le repose-pied, etc… Je vous déconseille en revanche de poser le pied encore attaché directement sur le repose pied : la protection en plastique est parfois usée jusqu’au métal, et vous pouvez endommager votre semelle en plaçant la planche ainsi sur le coin.
Une fois en haut arrive le moment de débarquer. Si vous êtes avec plusieurs personnes, surtout si vous débutez, n’hésitez pas à communiquer pour savoir dans quel sens elles partent. Car si elles se croisent devant vous, vous allez avoir du mal à vous arrêter ou manoeuvrer.
Après avoir enlevé vos pieds des repose-pieds, remontez le garde-corps quand vous arrivez à la hauteur du petit panneau. Attention, certains garde-corps sont automatiques et ne vous laisseront que peu de temps pour réagir.
Prenez appui sur le siège pour pivoter et vous mettre dans l’axe d’arrivée. Levez un peu votre pied avant quand vous arrivez en contact avec la zone de débarquement pour que la planche atterrisse naturellement dessus. Posez le pied arrière sur la planche, puis levez-vous. Laissez-vous glisser tranquillement quelques mètres pour éviter de bouchonner au pied du télésiège. Ca y est, vous en avez terminé !
La méthode à deux pieds
Je ne vais pas reprendre chaque étape en détail, mais plutôt vous parler ici de ce qui change par rapport à la méthode à un pied, donc lisez la section précédente si ce n’est déjà fait.
“Dans ce type de situation, ce serait mentir qu’affirmer que nous avons plus de classe qu’un manchot perché sur une dune qui tente d’atteindre une oasis en plein Sahara…”
Avec les deux pieds dans les fixations, vous devez commencer par gérer votre approche, notamment s’il y a un premier portique pour valider les forfaits. Gardez assez de vitesse pour naviguer la partie plate, mais ralentissez suffisament pour ne pas défoncer le portique en arrivant ou terroriser femmes et enfants. Au mieux vous n’améliorez pas l’image des snowboardeurs, au pire vous allez déraper sur une plaque de verglas traitre et vous relever la queue entre les jambes.
Vous pouvez cependant arriver avec un peu de vitesse et vous aider du portique pour parfaire votre approche. Progressez ensuite jusqu’à celui qui précède la zone d’embarquement, soit en profitant d’une faible descente, soit en vous aidant des barrières sur le côté, ou encore en sautillant ou en ciseaux. Les méthodes pour avancer sans déchausser sur le plat sont aussi exotiques de nombreuses, et dans ce type de situation, ce serait mentir qu’affirmer que nous avons plus de classe qu’un manchot perché sur une dune qui tente d’atteindre une oasis en plein Sahara, alors que les skieurs progressent avec une facilité déconcertante.
Je vous conseille d’éviter cette méthode si c’est la première fois que vous prenez la remontée et qu’elle n’est pas très bien déblayée : le risque de dépasser la zone d’embarquement est réel. Si vous êtes seul et maître de votre véhicule, vous pouvez facilement contrôler votre vitesse en donnant un bon coup de frein. Ce n’est cependant pas possible si vous êtes serré contre d’autres personnes. Si vous dépassez la zone d’embarquement, pas de panique. Vous pouvez soit finir sur le bord en supposant que vous êtes à l’extérieur, soit en dessous, puisque la plupart du temps elle se trouve sur une plateforme en bois sur-élevée et que le télésiège remonte. Inutile de vous dire qu’il vaut quand même mieux éviter, ça fait désordre et attendre les suivants quand la machine est arrêtée.
Sinon, c’est encore plus facile qu’à un pied, attendez que le télésiège vous cueille et asseyez-vous. Plus encore qu’avec un pied, attention à ne pas accrocher votre carre frontside. Ca ne m’est jamais arrivé, mais le résultat ne doit pas être joli joli.
La montée en elle-même est potentiellement moins confortable qu’à un pied, car si vous voulez préserver votre semelle, vous allez garder les pieds dans le vide. A vous de voir si le poids de la planche vous étire et vous aide à récupérer, ou si c’est l’inverse.
La descente est pour moi beaucoup plus facile avec les deux pieds attachés, car vous vous retrouvez dès le départ en pleine possession de vos moyens. Encore une fois, attention à vos carres. Il m’est arrivé une fois de passer sous un télésiège en accrochant ma carre frontside dès le début de la zone : c’était plutôt marrant sur le moment mais beaucoup moins après avoir réalisé le danger que ça représentait. Je l’ai vraiment senti racler mon sac, et le temps que le perchman réagisse j’étais déjà en train de me relever après qu’il soit passé.
N’oubliez pas non plus de lever les pieds à l’approche de la zone d’arrivée !
Pour illustrer tout ça, petite vidéo rapide que j’ai pu récupérer d’une session de printemps l’an dernier.
Le téléski ou tire-fesses
Le tire-fesses (ou téléski, noté TK sur les cartes), est peut-être le premier type de remontée auquel vous allez être confronté, et pourtant il reste à mon sens bien moins confortable que le télésiège. Alors oui, à terme, avec une petite planche qui manoeuvre bien à basse vitesse, vous allez pouvoir vous amuser dessus en montant, plutôt que prendre votre mal en patience dans un transport à banquette. Mais dans les pentes fortes, difficile de trouver une position vraiment agréable avec ce machin conçu pour des gens qui montent avec le bassin face à la piste. Et surtout, les tire-fesses sont d’une lenteur sans égal.
Comme pour le télésiège, ce n’est pas pendant la montée que les problèmes surviennent le plus souvent. Ici, ce sera plutôt au départ. Si vous faites vos premiers virages dans les espaces débutants en bas des pistes, vous aurez accès à des téléskis qui tirent peu et sur des pentes faibles. Mais dans le monde réel, c’est un peu différent, et vous allez vite vous rendre compte qu’en général un bon à-coup vient marquer le début de votre périple.
La difficulté principale par rapport à un skieur, c’est de positionner le tire-fesse entre vos jambes assez rapidemment et de manière sécurisée (qu’il soit bien bloqué) pour que votre corps encaisse cet à-coup, plutôt que le garder à la main, ce qui est beaucoup moins gérable. Selon vos angles, il va falloir quelques temps pour trouver la position qui vous convient le mieux et entraine le moins de gêne et de crispation. Autant sur une pente faible vous pouvez le repositionner en cours de route, autant sur pente forte c’est en général impossible.
L’autre difficulté, c’est encore une fois le dilemme un pied ou deux pieds dans les fixs. La seconde solution est pour moi beaucoup plus stable, mais il est rarement possible d’arriver dans la zone d’embarquement les deux pieds dans les fixations, ou remettre le pied arrière avant de partir.
Les pioches ou ancres
Les pioches, c’est comme le tire-fesse, mais en pire. Pourquoi en pire ? Parce que la forme de l’engin et le fait que vous pouvez avoir à monter à côté d’une autre personne en font un moyen de locomotion des plus précaires. Pire, autant un tire-fesse est relativement rigide et possède en général uniquement une petite longueur de caoutchouc pour amortir les à-coups (elle est en général peu efficace, d’où le phénomène au départ quand il vient sur le câble), autant les pioches ne sont qu’une ancre au bout d’une corde, fixée au câble mais enroulée autour d’un dérouleur qui fait grandement varier sa longueur.
Les à-coups sont donc quasiment inexistants, en revanche la longueur de corde variable fait que vous pouvez selon le relief facilement vous retrouver entrainés par votre vitesse et dépasser le point de montage de la corde ! A ce moment la pioche vous tire en arrière, et ça devient un peu compliqué si vous avez les deux pieds dans les fix !
Bref, les pioches sont un moyen de remonter plutôt rare en France, les seules que j’ai eu l’occasion d’utiliser sont sur le glacier des 2 Alpes, et je n’ai pas grand chose à vous conseiller pour y survivre. Evitez autant que possible de monter avec quelqu’un d’autre, surtout si vous débutez : il est très difficile de manoeuvrer à côté d’un skieur quand on part hors trajectoire. Contrairement au téléski, une pente forte sera plus facilement négociable et évitera les effets de yoyo du dérouleur.
La corde
Encore plus rare, la corde ! Je vais donc passer brièvement dessus, mais ce type de remontée existe bien. Réservée en général aux pentes faibles, on la retrouve quand même parfois sur des pentes qui nous font nous demander pourquoi son installateur nous voue tant de haine.
Techniquement, les cordes ne sont pas difficiles à utiliser. En pente faible, vous pouvez vous aider de votre pied libre pour pousser un peu. La seule difficulté vient de l’effort physique quand la pente est forte : il est difficile parfois de bien se caler, d’autant plus si la corde est du mauvais côté, selon que vous soyez goofy ou regular.
Le mot de la fin
Alors certes, les remontées mécaniques en station ont été conçues pour les skieurs et ne sont pas spécialement adaptées aux snowboardeurs et snowboardeuses. Mais pas d’inquiétude, l’adaptation se fait rapidemment, et avec un peu d’entrainement elle ne vous poseront plus aucun problème.
Si certaines comme le tire-fesses divisent (certains adorent le fait de pouvoir s’amuser dessus à la remontée, d’autres comme moi préfèrent largement la rapidité et le confort d’un télésiège), d’autres deviennent vite une simple formalité.
Encore une fois, n’hésitez pas à vous signaler en entrant en gare pour qu’on vous aide en cas de besoin, et tout se passera bien !
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Dans ce guide gratuit d'une dizaine de pages, je partage avec vous 7 conseils qui m'ont permis d'apprendre rapidemment le snowboard et qui me sont encore utiles aujourd'hui après des années de pratique !
Salut,
Merci pour la qualité de tes articles, mais ce coup là je suis surpris que tu consacres autant de temps au télésiège et aussi peu au tire-fesse. Certes ils ont tendances à se raréfier mais pour les débutants c’est souvent un passage obligatoire et très flippant. Entre le démarrage qui peut être brutal, la piste souvent verglacée, bosselée et marquée par de profondes traces de ski, les virages à négocier, les montées à plus de 50%, le lâché de la perche et l’arrivée qui est parfois en descente très pentue, c’est pour moi bien pire qu’un télésiège ou le seul risque est un gadin à l’arrivée,
Je suis vent debout contre la méthode pied arrière décroché enseigné par l’ESF. Certes c’est plus simple pour caler la perche mais on a beaucoup moins de contrôle de sa planche et on est en déséquilibre constant. Ca rend la montée crispante et fatigante, voir dangereuse. Et si on se plante on a toujours le risque de voir la planche pivoter autour du pied avant et d’y perdre un genou.
Un de mes amis pourtant bien meilleur technicien que moi et adepte du pied décroché s’est fait avoir il y a quelques années. Sur un tire-fesse de piste verte il y avait un virage verglacé. Si j’ai pu le négocier sans problème en prenant un peu de carre, mon pote s’est vu attiré irrémédiablement vers le pylône à l’extérieur du virage et en a percuté l’échelle. Fémur cassé ! Le pire c’est qu’on a eu un mal fou à convaincre les pisteurs que ce n’est pas en descendant le long du tire-fesse que c’est arrivé.
Salut Crash,
Merci pour ton commentaire. En effet je suis passé un peu rapidemment sur le tire-fesses. A moins de faire beaucoup de park je pense qu’on finit tous par s’habituer à les éviter comme la peste…
Je suis d’accord avec toi sur les problèmes rencontrés avec le pied arrière hors de la fix, mais la réalité c’est qu’il est parfois, voir souvent compliqué de le prendre à deux pieds : pas de barre pour se tenir, début de montée avant de prendre la perche, traffic, etc… Il faut donc savoir le prendre à un pied même si c’est en effet vraiment pas agréable et que la méthode à deux pieds est bien plus confortable.
L’accident de télésiège me fait plus peur à vrai dire. Tu peux facilement passer en dessous en laissant trainer une carre (ça m’est arrivé, heureusement que j’avais pas mangé de tartiflette la veille), contrairement au tire-fesse où, au pire, tu peux tout lâcher. Le cas ton ton ami est assez peu commun quand même !
Enfin, la majeure partie des zones débutants est équipée de tire-fesses à dérouleur vraiment doux de nos jours. Mais maintenant que j’y pense, c’est l’un d’eux qui m’a fait la plus grosse frayeur de ces dernières années quand une couture de mon pantalon s’est coincée entre la base et la perche…
Bref, quoi qu’il en soit les remontées n’ont pas été conçues pour le snowboard et certaines situations sont un peu incongrues. Il y a un fort biais envers cette discipline (on rapellera au passage qu’un moniteur de snow ESF a autant de chances d’être un passionné de snow qu’un moniteur de ski qui arrondit ses fins de mois) et ce n’est pas prêt de changer. On m’a déjà obligé à déchausser un pied alors que j’étais à l’arrêt prêt à embarquer sur un télésiège…
“A moins de faire beaucoup de park je pense qu’on finit tous par s’habituer à les éviter comme la peste…” : Bah non. En mode 2 pieds attachés je n’ai vraiment plus aucun problème à les prendre, même les plus difficiles. C’est pour ça que je me suis permis d’intervenir, la méthode 1 pied attaché est peut être moins difficile à maîtriser mais elle ne permet jamais d’être à l’aise. Et oui ya pas toujours de barre au démarrage mais je ne me suis jamais fait pourrir par les skieurs quand je bloque la file 2 minutes pour rechausser juste avant le départ.
“contrairement au tire-fesse où, au pire, tu peux tout lâcher.” : Pour l’anecdote je suis suffisamment vieux pour avoir fait du monoski. Un jour je me suis planté sur un tire-fesse et j’ai du lâcher la perche. Elle s’est coincé entre mes deux chaussures et je me suis fait tirer par les pieds sur la moitié de la monté avant de réussir à la décrocher.
“Il y a un fort biais envers cette discipline” . Bof plus vraiment. On n’est plus dans les années 90 où on était perçu comme des dangers publiques. C’est normal que les installations soient d’abord pensées pour la majorité des usagers, et pour la catégorie où il y a le plus de débutants. Mais quand tu vois la généralisation des parks dans les stations où que certains exploitants des remontés sont eux même en snow, on ne peut plus se considérer comme des parias.
Ah et oui, les pioches : toujours les deux pieds chaussés, tout seul sur la pioche, le corps bien penché en arrière, et (en regular) le coté gauche de la pioche dans le dos au niveau des reins, la main gauche très haute sur la perche, la main droite assez basse, le coude droit en appuie sur le coté droit de la pioche. Le bras droit forme ainsi un triangle qui stabilise la pioche sans avoir besoin de partenaire. C’est pas du tout confortable et vite douloureux dans les reins mais la remonté est souvent courte, ça passe sans problème.
Un vieux rider qui donne son avis :
Plus de 25 ans de pratique du Snow dans une station où y a peu de télésièges
Donc le téléski est devenu pour moi une habitude et j’arrive même à me reposer dans la montée
toujours les 2 pieds attachés (tire fesse ou télésiège) suite à une expérience quand je débutais où en descente de télésiège j’ai failli me viander un genou.
Mais c’est vrai pour attacher les pieds téléski ou télé siège y a deux écoles 1 pieds ou 2 pieds