Encodage vidéo : ce qu’il faut savoir pour exporter vos montages sans perte de qualité

Aujourd’hui, petit point technique sur l’encodage vidéo, c’est à dire l’étape finale pour créer un rendu une fois votre montage terminé. La question est souvent posée, à raison, car aussi bon soit votre montage, mal l’encoder peut totalement ruiner la qualité de l’image et mettre à mal autant votre long travail que l’investissement dans du matériel performant.

Selon le logiciel de montage utilisé, vous allez avoir accès à des options différentes ou présentées différemment. Elles peuvent être proposées sous forme de preset, totalement paramétrables ou pas. Vous devriez cependant retrouver les éléments décrits ci-dessous.

 

Resolution et format d’image


La résolution de votre vidéo est le nombre de pixels qu’elle comporte en hauteur et en largeur. Elle est notée largeur x hauteur. Les termes marketing et les simplifications de langage sont venus semer la zizanie, mais on retrouve principalement :

  • “HD” : 720p ou 1280 x 720
  • “Full HD” : 1080p ou 1920 x 1080
  • “Ultra HD” : 4K ou 3840 x 2160

Ces résolution s’entendent pour un format d’image ou ratio 16:9, qui est le standard actuel pour la majorité des productions. Elles peuvent différer si vous exportez dans un autre format, comme le 2.35:1 qui se rapproche du 2.39:1 ou 2.40:1 couramment utilisés au cinéma.

Bref, cette petite mise au point rapide faite, vous savez normalement au moment de l’export dans quelle résolution vous allez faire votre rendu. Si vous débutez et que vous n’avez rien fait de spécifique, elle devrait être identique à celle de vos fichiers source. Par exemple, si vous avez filmé en 1080p, vous allez faire un rendu en 1080p. Vous pouvez si vous le désirez faire un rendu 720p, mais il serait dommage de faire baisser la résolution.

A moins bien sûr d’avoir suivit mon article sur la prise de vue en 4:3, qui consiste à filmer dans un format qui permet plus de souplesse en post-production avant d’exporter en 16:9.

 

Framerate ou images par seconde


Le nombre d’images par seconde (fps ou “frames per second”) n’est pas difficile à comprendre : plus il est important, plus votre vidéo comporte de frames (ou images) pour une seconde de vidéo. Le standard pour la vidéo d’action est de 30fps (ou 29.97). Certains exportent à 60fps : personnellement j’abhorre ce framerate pour de la vidéo classique. Je pourrais en parler pendant des heures et peut-être écrirais-je un article sur le sujet un jour, mais peu importe : à vous de voir ce qui vous plait et choisir le format qui vous convient le mieux.

Attention cependant, si vous avez filmé à 30fps, il est inutile et contre-productif de faire un rendu à 60fps : les fichiers source ne contiennent pas assez d’images. Vous pouvez en revanche exporter à un framerate inférieur à celui des fichiers source sans problème.

 

Codec ou format


C’est, pour faire simple, la moulinette dans laquelle va passer votre vidéo pour être encodée. Il faut noter qu’on parle souvent de codec par abus de langage pour évoquer le format ou norme de codage vidéo alors qu’à l’origine le codec est le logiciel qui permet l’encodage vidéo dans un ou plusieurs formats via l’utilisation des librairies appropriées. Je vais par exemple ici aborder le H.264, qui est un format, utilisé par l’encodeur ou codec x264. Bref, cette petite mise au point effectuée, passons à la suite.

Les caractéristiques du codec vont définir la qualité de la vidéo en sortie pour un bitrate (et donc une taille) donné, et ses performances en compression/décompression.

Dans la plupart des cas, le deuxième paramètre va peu vous intéresser. Tout ordinateur moderne est capable de lire une vidéo 4K encodée avec les principaux codecs du marché. En revanche, pour un export Blu-Ray par exemple, on arrive dans des considérations un peu plus spécifiques, puisque le matériel qui va lire les données sur le disque est bien moins performant qu’un PC. En ce qui concerne la compression, inutile de dire que faire travailler sa machine quelques heures de plus pour gagner en qualité ou en espace disque occupé par le rendu final est bien sûr avantageux, ce temps étant récupéré lorsque l’on va visionner, partager ou stocker la vidéo.

La qualité de la vidéo est donc le facteur principal lors du choix d’un codec. Actuellement, c’est le H.264 que l’on retrouve partout pour ses bonnes performances, tandis que son successeur, le H.265, promet de quasiment diviser par deux le bitrate nécessaire à qualité égale tout en supportant le 8K/300fps.

 

Bitrate


Le bitrate est le facteur principal qui va déterminer la qualité de votre vidéo. Il correspond au volume de données écrit pour une seconde de vidéo : plus il est important, plus l’espace disque utilisé l’est, mais plus le nombre d’informations augmente, ce qui fait grimper la qualité. C’est en fait comme pour une photo : si elle est très compressée, la qualité se dégrade mais elle occupe une place très réduite sur votre support de stockage, alors que dans le cas contraire on préserve sa qualité.

Il est le plus souvent noté en Mbps ou Megabits par seconde. Une vidéo avec un bitrate de 8 Mbps utilisera environ 1 Mo d’espace disque pour chaque seconde, soit 180 Mo pour une vidéo de 3 minutes.

Certains codecs dont le H.264 proposent d’encoder en CBR ou VBR.

Le CBR, ou “Constant Bit Rate” signifie tout simplement qu’une fois le bitrate selectionné, il va être appliqué pour toute la vidéo, sans distinction.

Le VBR ou “Variable Bit Rate”, comme son nom l’indique, permet de faire varier le bitrate tout au long de la vidéo selon la complexité de la scène.

Pour mieux comprendre l’intérêt du VBR, prenons deux types de scènes. Dans la première, vous êtes caméra sur le casque en train de négocier une piste de DH noire en sous-bois. Ca bouge dans tous les sens, il y a des arbres et des rochers partout : difficile pour l’encodeur d’optimiser la compression car chaque frame est complexe et différente.

Prenons une autre scène : vous êtes au sommet d’une piste de ski avec vue sur la vallée enneigée, le ciel d’un bleu immaculé, et vous avez posé la caméra pour faire un plan fixe. Dans cette situation, l’encodeur a besoin de beaucoup moins de données pour compresser la séquence à qualité égale : chaque image est quasiment identique à celles qui la précèdent, et le grand ciel bleu forme une zone uniforme. Plutôt qu’enregistrer chaque pixel de chaque image, l’encodeur va donc d’une part créer des blocs plus gros pour décrire le ciel bleu, et d’autre part dire “l’image 345 est identique à la 344, mis à part à tel et tel endroit”, ce qui permet d’économiser beaucoup de place.

Le VBR est le plus souvent paramétrable avec un bitrate cible, un max, et la possibilité de faire une seconde passe. Le bitrate cible est le birate moyen que l’on cherche à atteindre, tandis que le max est, vous l’aurez deviné, le bitrate le plus haut que l’on alloue. Il est intéressant de l’augmenter lorsque l’on sait qu’il va beaucoup varier, si c’est le cas par exemple avec une vidéo qui comprend aussi bien des scènes complexes et rapides que des plans fixes nécessitant un bitrate faible. La seconde passe va doubler le temps d’encodage, mais permettre à l’encodeur d’utiliser les informations glânées lors de sa première passe pour mieux optimiser la seconde et gagner légèrement en qualité.

 

Quels réglages utiliser ?


Pour répondre à cette question, pas de secret : il va vous falloir faire des tests. S’il est possible d’influer sur autant de paramètres (et encore, je ne suis pas ici rentré dans les détails), c’est justement parce que chaque vidéo est différente.

En ce qui concerne la résolution, c’est facile : utilisez le maximum possible aussi bien à la prise d’image que lors de votre export. Si votre caméra peut filmer en 4K, je vous encourage à le faire, dans la mesure où vous avez une machine qui vous permet de faire le montage sans trop de problème. A vous de voir si vous partez sur un format 16:9 ou quelque chose de plus cinématographique, ce qui donne souvent un résultat agréable à l’oeil mais n’est pas facile à mettre en oeuvre avec des vidéos à la première personne.

Pour le framerate, je vous conseille 30fps, mais à vous de voir si vous voulez basculer du côté obscur en choisissant un framerate supérieur.

Le choix du codec est plutôt simple : le H.264 est prédominant, le H.265 encore meilleur si votre logiciel l’incorpore.

En ce qui concerne le bitrate, ça se complique. Vu qu’il dépend de la résolution (une plus grande résolution contient plus d’informations donc nécessite un bitrate supérieur), il peut énormément varier d’une vidéo à l’autre. Pour de la vidéo d’action en 1080p classique, en H.264, comptez entre 12 et 20 Mbps pour un résultat moyen. N’hésitez pas à l’augmenter un peu pour archiver votre production (mais inutile de dépasser le bitrate source tout de même), ou à le diminuer si vous comptez uniquement uploader sur YouTube : la qualité y est de toutes manières très mauvaise et les temps d’upload avec une connexion ADSL classique peuvent être importants. 8 Mbps est bien suffisant pour une vidéo 1080p dans ce dernier cas.

Encore une fois, faites des tests, la qualité pour un bitrate donné peut énormément varier selon le type de scènes présentes dans le montage.

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Sébastien

Papa de Glisse Alpine et homme à tout faire depuis 2016. Rideur. Editeur. Photographe. Développeur. SysAdmin. Web Perf. SEO. Marketing. Café.

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2 commentaires sur “Encodage vidéo : ce qu’il faut savoir pour exporter vos montages sans perte de qualité

  • 27 mars 2021 à 22 h 04 min
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    Merci pour l’article, je vais essayer .. !
    J’ai actuellement un soucis d’export, l’image paraît être doublée à 0,5szconde d’intervalle, bizarre. Effectivement, je vais faire des tests.

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  • 8 mai 2022 à 17 h 03 min
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    Salut je veux savoir comment mesurer un crf pour une résolution 4k ou HD et metci

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