Comment farter son snowboard ou ses skis

Le fartage, qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?


Afin de réduire au maximum la friction entre la neige et la semelle de votre planche de snowboard ou de vos skis, on utilise du fart (ou wax). Appliquée à chaud, cette substance semblable à de la cire vient pénétrer les pores de la semelle pour l’en imprégnier durablement. Une fois refroidie, elle repousse l’eau et permet une meilleure glisse.

En effet, une semelle ne glisse pas directement sur la neige, mais sur les minuscules goutelettes d’eau créées par l’échauffement entre la semelle et la neige. Vous l’avez peut-être remarqué en prenant un téléski quand il fait assez chaud : on voit souvent les traces de ceux qui nous précèdent, avant qu’elles ne s’effacent en quelques secondes.

Même si vous ne chassez pas les chronos, la différence entre une semelle fartée et une autre qui en a bien besoin est énorme sur les sections plates qui sont la lie du snowboarder. En plus d’offrir une meilleure glisse, le fart permet de protéger la semelle de votre planche : farter régulièrement est donc indispensable. Les plus dévoués le feront entre chaque session, sinon comptez au moins un fartage après 3 à 4 jours sur les pistes, selon votre volume de pratique et l’état de la neige. Quand votre semelle blanchit, c’est déjà trop tard. De fait, le fartage permet non seulement une meilleure glisse, mais joue aussi un rôle important dans la protection et le maintient en bonne santé de votre semelle.

Enfin, sur une semelle extrudée le fart tient en général très mal car il reste en surface et il ne restera plus grand chose après le première journée. Si vous vous demandez ce qu’est une semelle extrudée, vous pouvez suivre un petit cours de rattrapage grâce à mon article sur la réparation de semelle. Vu le potentiel de glisse d’une semelle extrudée, est-ce que farter régulièrement en vaut vraiment la peine ? La seule planche en extrudée que je possède actuellement est ma planche à cailloux, donc je farte une fois en début de saison pour me donner bonne conscience, mais c’est à peu près tout.

 

De quel matériel ai-je besoin ?


Commençons par la préparation de votre semelle. Afin d’éliminer toutes les impuretés, vous avez deux choix. La première est l’utilisation d’une solution de type “base cleaner”. Rapides et assez plebsicitées outre-atlantique, ces solutions ont le gros défaut d’assécher la semelle. La seconde, c’est l’application de paraffine ou défarteur (aussi référencée sous le petit nom “R021” chez Vola) suivie d’un raclage à chaud. Cette dernière est disponible sous forme de pain, comme le fart, et s’applique de la même manière.

Le défartage n’a cependant rien d’obligatoire, vous pouvez très bien vous en passer ou le faire une fois tous les trois ou quatres fartages. En ce qui me concerne j’ai quasiment arrêté de défarter, en revanche je fart très régulièrement.

Ensuite, il nous faut du fart, ce qui parait logique. Il est à choisir selon la température ambiante sur les pistes. Plus la température est faible, plus la neige est dure, et plus le fart le sera également. Dans beaucoup de cas, un fart universel fera l’affaire et couvrira des températures allant de -10 à +10°C. Pour des conditions plus spécifiques, vous avez par exemple chez Vola le bleu (-25°C à -12°C), le rouge (-14°C à -4°C) et le jaune (-6°C à +20°C)

De nombreuses références sont disponibles en ce qui concerne les farts de compétition. Je vais volontairement faire l’impasse dessus, car là on rentre dans un art à part entière, avec des farts destinés aux semelles graphitées, des farts fluorés, des accélérateurs, etc…

Enfin, on trouve également des farts liquides. Ils sont une bonne solution de secours mais ne remplacent pas un fartage traditionnel régulier.

A noter qu’il existe des bases, qui permettent de protéger efficacement la semelle et mieux fixer le fart. Si vous choisissez d’en utiliser une, vous pouvez le faire après avoir défarté, et avant le fartage. Comme le fart classique, elle s’utilise en raclage à froid. Elle n’est cependant pas indispensable, surtout si vous ne ridez qu’une ou deux semaines par an.

 

Fer à farter

 

Pour appliquer ce fart, il vous faut un fer. Deux solutions là encore : soit vous récupérez un vieux fer à repasser que vous allez sacrifier sur l’autel de la glisse et dont l’utilisation sera exclusivement réservée à la semelle de votre planche ou de vos skis, soit vous investissez dans un fer à farter, qui vous coûtera moins de 50€. La seconde solution est quand même plus confortable à l’utilisation, permet d’économiser du fart, et a l’avantage de posséder un thermostat, qui permet de régler le fer à la bonne température, cette dernière variant selon les farts utilisés. C’est très important, car un fart qui brûle perd ses propriétés. Sans parler des farts fluorés, dont les vapeurs sont extrêmement nocives.

Vous aurez également besoin d’une racle en plastique (et surtout pas en métal !) pour racler l’excès de fart. Il existe des racles spéciales snowboard, plus larges, mais une racle pour skis fait très bien l’affaire.

Enfin, il vous faut des brosses. Deux au minimum, trois c’est encore mieux. Tout d’abord, une brosse bronze, qui vous servira à texturer la semelle et enlever une partie des impuretés. Ensuite, une brosse nylon qui sera utilisée après avoir raclé. Vous pouvez terminer le brossage avec une brosse en crin de cheval afin de parfaire l’opération, mais ce n’est pas indispensable.

 

On récapitule :

  • Fer à farter (~50€)
  • Paraffine (~20€ les 200g)
  • Fart (~10€ les 200g)
  • Racle plastique (~5€, 10€ pour une spéciale snow, plus large)
  • Brosses : bronze, nylon, et crin de cheval (entre 10 et 15€ la brosse)

 

En ce qui me concerne, j’utilise du matériel Vola, qui est une référence en la matière. Pour vous simplifier la vie, j’ai créé une liste avec le minimum dont vous avez besoin pour farter votre snowboard ou vos skis. Elle est disponible ici : Kit Fartage.

 

C’est pas mieux de laisser un shop s’occuper de mon matos ?


Il y a deux points à considérer : le prix et la qualité du résultat.

Un kit comprenant tout ce dont vous avez besoin vaut une centaine d’euros. Le matériel vous durera une vie, les consommables (paraffine, fart) un peu moins : un pain de 200g permet au moins une bonne quinzaine de fartages. Pour ce prix, et moyennant un tout petit peu de pratique (on va le voir, ce n’est pas bien compliqué au final), on obtient un résultat de qualité.

L’opération en shop coûte en général autour de 15€, et est réalisée à l’aide d’une machine qui applique la matière grâce à des rouleaux trempant dans un bain de fart chaud. Cela permet une opération rapide mais dont la qualité varie de moyenne à très mauvaise, et sera toujours en dessous d’un fartage fait main.

Certains shops proposent aussi un fartage fait main. Même s’ils utilisent des outils qui permettent de gagner du temps, comme des brosses tournantes, le résultat est à la hauteur et n’a rien à voir avec un fartage à la machine. Le prix est cependant proportionnel à la qualité du travail et le temps passé, ce type de fartage n’est donc pas à la portée de toutes les bourses.

Si vous ridez régulièrement, acquérir votre propre matériel est donc très vite rentabilisé, et après quelques passes vous serez en mesure de produire un résultat de qualité en un temps réduit : vous pourrez alors farter quand vous voulez, chez vous, à un prix défiant toute concurrence.

 

Farter son snowboard en 5 étapes simples


Tout d’abord, dévissez ou retirez vos fixations. Sinon, le fait de chauffer la semelle peut avoir tendance à la faire remonter légèrement au niveau des inserts, ce qui n’est pas super cool. Pour maintenir la planche en place, des étaux spécifiques existent. Sinon, vous pouvez la positionner sur une table ou une autre surface. Attention par contre à ne pas la faire basculer quand vous travaillerez dessus.

 

Fart - application et quantité

 

On va donc commencer en faisant chauffer son fer à environ 100°C. Puis on fait fondre la paraffine (si vous avez décidé de défarter) en appliquant le pain contre le fer et en le faisant couler sur la semelle. Dessinez un joli motif sur la semelle, en “S” par exemple, en essayant de l’appliquer de manière homogène.

On repasse, en faisant bien fondre la paraffine pour qu’elle recouvre toute la semelle. Si besoin, vous pouvez en faire fondre et en appliquer davantage. Dès qu’on a terminé et que la paraffine commence à pein à durcir, on racle : c’est le raclage à chaud. Comme pour le fart, il doit impérativement s’effectuer dans le sens de la glisse.

Ensuite on prend la brosse bronze, et on brosse dans le sens de la glisse pour texturer la semelle. L’appui doit être ferme, mais inutile d’y aller de toutes vos forces : il faut éviter d’écraser les poils de la brosse.

Puis on règle son fer à la température préconisée sur la boite du pain de fart qu’on va utiliser (il ne faut pas que ça fume), on fait couler comme pour la paraffine, et on repasse de la même façon en faisant bien attention que toute la semelle soit recouverte, notamment près des carres, parce que c’est l’endroit le plus sollicité.

Il est cependant inutile d’y faire passr un pain de 200g, puisque l’excédent sera raclé dans l’étape suivante. Sur la photo ci-dessus je suis à la fin de mon pain donc les gouttes sont assez espacées, mais la quantité est suffisante. Je fais en général une ligne le long de chaque carre et un motif en “S” sur le milieu de la semelle.

Il va maintenant falloir laisser durcir le fart pendant quelques heures, vous pouvez donc aller vaquer à vos occupations pendant un petit moment.

 

Planche fartée avant raclage

 

Avant-dernière étape, le raclage, à nouveau. La racle inclinée à environ à 45° de la semelle, ramenez la vers vous, dans le sens de la glisse. Ne pas oublier de dégager les carres grâce à l’encoche normalement présente sur votre racle. Comme pour le brossage, ça se fait toujours dans le sens de la glisse.

Enfin, le brossage, toujours dans le même sens. On commence par la brosse nylon, et si vous en possédez une, on finit par la brosse en crin de cheval. Comme avec la brosse bronze, inutile d’appuyer exagérément. Faites de grands mouvements de l’avant vers l’arrière de la planche.

Votre planche a maintenant une semelle toute propre et brillante, il ne reste plus qu’à aller rider !

 

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Sébastien

Papa de Glisse Alpine et homme à tout faire depuis 2016. Rideur. Editeur. Photographe. Développeur. SysAdmin. Web Perf. SEO. Marketing. Café.

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2 commentaires sur “Comment farter son snowboard ou ses skis

  • 19 mars 2018 à 16 h 22 min
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    Très bien expliqué ce dossier ! Merci.
    J’ai vu dans un autre dossier (je me souviens plus lequel…) que tu parlais de la tech magne traction sur les carres de la Skate Banana chez Lib Tech par exemple. Est-ce que tu sais comment les affuter ? Les miens commencent à manquer sérieusement d’accroche…

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    • 19 mars 2018 à 23 h 22 min
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      Salut Zaph,

      En effet j’en parlais dans mon article sur le sidecut !

      Si c’est un magne-traction léger (style traction tech chez Jones) ça passe facilement avec un affûteur classique.

      Si c’est un vrai magne-traction bien prononcé (Lib Tech, GNU, Rossignol Magtek, …) c’est un peu plus compliqué et je dois avouer que n’en ayant pas eu sur le long terme dans mon quiver je ne me suis jamais prêté à l’exercice sur ce type de board. Lib Tech fait un affuteur dédié qui à ma connaissance n’a rien de particulier à part sa petite taille qui permet de plus facilement passer entre les points de contact. Si tu as un petit affuteur de voyage comme celui de Vola je pense que ça peut aussi bien faire l’affaire.

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