Rando VTT Grandes Rousses : Plateau d’Emparis – Tête du Vallon et GR54
Après notre escapade en Ubaye, on reprend les mêmes (ou presque), et on remet ça ! Cette fois, la destination est bien plus proche puisque qu’on passe le week-end autour de Bourg-d’Oisans, coincé entre Grandes Rousses, Ecrins et Taillefer. Pour ce premier jour, direction les Grandes Rousses et le plateau d’Emparis, que nous allons approcher depuis Besse en faisant une boucle par le nord et la Tête du Vallon avant de redescendre par le GR 54.
C’est l’occasion pour moi de tester ma nouvelle monte de pneus : Rock Razor et Hans Dampf, un combo plutôt solide sur le papier. Plus solide en tous cas que le GPS de mon portable qui ne veut pas accrocher le moindre satellite. Tant pis, nous commençons à rouler après dix minutes de vaines tentatives et trois redémarrages.
Montée : entre roulage facile et portage prolongé
A la sortie de Besse, nous prenons à gauche la route qui se transformera en piste pour nous emmener à l’oratoire. Cette première partie est donc très roulante et nous permet de gagner une bonne partie du D+ sans nous fatiguer. La sortie s’effectuera d’ailleurs sur un rythme plutôt tranquille, étant donné que Simon sort de trois semaines de bronchite.
Petite pause en cours d’ascension pour attendre un berger du coin dont nous avons trouvé le téléphone sur la route. L’occasion pour moi de jeter un oeil au mien : le GPS capte enfin. On a déjà une super vue sur Besse en contrebas, et le glacier des Deux Alpes dont les pioches à l’arrêt surplombent le hors-piste du signal.
La piste continue ensuite vers le nord. On se rapproche de l’échine de Praouat sur notre gauche alors que le ruisseau de la Valette serpente à ses pieds. Derrière eux, les glaciers en aval du Pic Blanc qui se cache là-bas derrière, point d’arrivée du téléphérique éponyme, le plus haut de l’Alpe d’Huez. Après avoir traversé un troupeau de vaches, on prend sur notre droite au niveau de la bergerie de la Quarlie. Mauvais chemin, nous redescendons. Il s’avère que c’est en fait la variante mentionnée sur le topo que nous suivons, qui permet d’économiser 200m de D+ en portage en rejoignant directement la tête du Vallon.
Notre trace, quant à elle, tire à droite toute dans l’herbe sur la côte Pissette, peu de temps après avoir traversé le ruisseau du Pissail, là où, selon la carte IGN, devrait se trouver un chemin. C’était sans doute il y a très longtemps, car nous ne voyons rien de tel. Après quelques longueurs vélo sur le dos, nous rattrapons un vestige de chemin, toujours pas roulable. La vue est superbe, mais c’est avec un appétit d’ogre que nous arrivons sur la petite crête du chalet du Vallon. Chalet tout aussi fantomatique que le chemin précédent.
On casse la croûte plein nord avec vue sur le pic du Mas de La Grave et le chalet du Quirly, en essayant de ne pas trop penser au petit sommet qui nous suplombe sur notre droite, et que nous devrons gravir pour poursuivre notre route.
La dernière ascension commence vélo sur le dos alors que la digestion débute à peine. Heureusement, le grip sous nos pieds est excellent, car certains tronçons fleurtent avec les 100% et il aurait été difficile de monter en terrain glissant.
Ces derniers 150 mètres de D+ sont cependant un maigre prix à payer pour la vue à 360° qui nous attend en haut, perchée à 2575m. Le vent est par contre assez frais : on en profite pour s’habiller un peu avant de prendre des photos.
Descente : que du bonheur
La trace continue à nous emmener hors des sentiers battus. Nous récupérons la crête avant d’arriver sur la tête du Vallon, point culminant de la rando que nous contournerons légèrement par le nord avant d’attaquer en piqué sur notre gauche pour dévaler la montagne en mode freeride.
Une superbe descente commence alors sans le moindre signe de civilisation à portée de vue. Il faut rester vigilant face aux quelques pièges qui se dressent ça et là sur notre chemin, mais ça reste très roulant avec un bon tout-suspendu et surtout le cadre est magnifique.
On rattrape finalement vers 2300m un ruisseau dont nous allons suivre le cours quelques centaines de mètres plein sud avant de rattraper un sentier qui bifurque à droite en suivant le Rif Tort.
C’est une longue traversée descendante qui n’en finit plus, et qui trouve toujours sur son chemin un bout de montagne pour cacher la vue sur l’extérieur et entretenir l’atmosphère d’isolement de la rando. Un groupe de randonneurs et quelques moutons au loin seront les seuls signes indiquant que nous ne sommes pas seuls au monde depuis des heures.
Le single, quand il est visible, n’accomode guère plus qu’une largeur de roue. Il est d’ailleurs parfois plus agréable de sortir un peu de la monotrace plutôt que s’y enfermer, bien qu’elle soit peu creusée.
Puis quelques chalets se dessinent à l’horizon, et les derniers mètres en montée nous font atteindre le col St-Georges. Le plateau d’Emparis est là-bas, sur notre gauche, mais c’est le GR 54 qui redescend dans la vallée que nous prenons d’assaut pour la descente finale.
Ce GR est juste génial : virages rapides, relevés, épingles, petites rampes, plusieurs lignes, tout y est pour se faire plaisir, quel que soit son niveau.
Après un gros quart d’heure de descente, le GR débouche finalement sur un petit tronçon de route pour nous rammener sur Besse.
Conclusion
Ainsi se conclut cette rando VTT : paysages magnifiques, répartition roulage/portage tout à fait correcte pour une sortie vélo de montagne, et descentes aussi variées qu’agréables. L’itinéraire ne demande pas un gros niveau technique : les descentes combleront aussi bien les riders de niveau débutant/intermédiaire qui iront à leur rythme que ceux plus avancés qui profiteront du terrain en ouvrant les freins. On reste en revanche sur une sortie montagne à la journée avec une part de portage non négligeable, une altitude moyenne et un isolement relatif qui demandent une condition physique minimum et de quoi réparer en cas de pépin sur la partie la plus méridionale du tracé.
Le topo que nous avons suivi est disponible ici avec sa trace GPX. A noter que vous pouvez pousser jusqu’au pic du Mas de la Grave comme sur cette trace, qui passe par la variante pour éviter la côte Pissette.
Ma trace Strava est ici, et vu que mon GPS a fait des siennes voici celle d’un de mes acolytes pour avoir une vue complète de la sortie.