Rando VTT dans le Queyras : descente du Col Vieux vers Ristolas
Troisième et dernière journée de notre week-end prolongé dans le Queyras. Après les trois cols du premier jour et la Tête du Rissace le second, nous optons pour un parcours détendu le dernier, pliage de bagages le matin et retour sur Grenoble en fin de journée oblige. Après pas mal de prises d’informations la veille et l’avant-veille, la trace du jour est établie : descente sur le Guil au niveau de l’Echalp depuis le Col Vieux par le GR 58 (encore lui ! ).
Grâce à Eric qui nous a rejoint pendant le week-end, nous disposons de trois voitures, ce qui nous permet de faire une navette entre Aiguilles et le Col Agnel pour faire monter les six bonhommes de 1500 à 2700 mètres. On emprunte pour ce faire la D205, superbe route qui serpente en fond de vallée dans une ambiance de bout du monde semblable à celle ressentie quelques dizaines de kilomètres plus au sud l’an dernier pendant la montée au col de la Bonette lors de mon périple sur la Route des Grandes Alpes.
Fort heureusement, nous ne sommes pas en période de vacances scolaires, car les places au Col Agnel sont bien rares ! Nous parvenons quand même à nous stationner, puis c’est repartit pour de nouvelles aventures !
Accès au Col Vieux
Drôle sensation que de débuter une rando à 2744 mètres ! Bien que nous soyons là pour descendre, il faut commencer par monter pour récupérer le GR au Col Vieux, à 2806m. Certains membres du groupe voulant absolument taper les 3000m, nous nous lançons alors vélo sur le dos dans l’ascension du Pain de Sucre (3208m), qui devient plus ou moins NR vers 2950m.
Nous n’irons pas jusqu’au bout, puisque tel n’est pas le but, mais profitons d’une superbe vue au sud, sur l’Italie qui s’étend de l’autre côté de la frontière.
Quelques nuages commencent à s’accrocher au sommet, et nous redescendons sur nos pas via le sentier fuyant en épingles avant de remonter légèrement pour récupérer le chemin de crête. Les deux corses du groupe optent quant à eux pour la traversée en mode freeride à travers les gros blocs rocheux. Nous allumons un cierge pour leurs jantes et prions secrètement pour que leurs pneus tiennent le choc.
Une fois sur le chemin de crête, on descend facilement sur un petit surplomb du Col Vieux, qui offre une vue dégagée sur le lac Foréant. C’est repartit pour quelques virages entre les roches accérées du chemin de crête, puis nous voilà au Col Vieux en lui-même.
Lac Foréant : la boue, c’est bon pour la peau
La descente sur le lac signe le retour des névés, et un terrain parfois détrempé suite à la fonte des neiges. On cherche le sentier sans vraiment le trouver, avant de finir hors piste avec le lac comme seul point de repère. Il faut alors alterner les passages entre roches glissantes et bains de boue collante, dans le concert assourdissant de mes Formulas hydrophobes.
Nous émergeons sur le sentier qui jouxte le lac et se révèle fort agréable à parcourir.
Nous nous arrêtons finalement au bord de l’eau pour manger car l’heure est déjà bien avancée. C’est l’occasion de mesurer le chemin parcouru depuis notre demi-ascension du Pain de Sucre, dont la face nord est encore majoritairement sous la neige.
Lac Egorgeou : vous reprendrez bien un peu de franchissement ?
On attaque alors les choses sérieuses, avec un premier chemin rapide qui débouche sur une partie plus technique entre les dalles après un ultime incontournable névé. Les choix de lignes se multiplient, et rapidemment nous arrivons au Torrent de la Roche Blanche qui jouxte le premier gros passage technique. Plus de sentier en vue, la gradient est plutôt fort et les pierres sont facilement emportées en bas de la pente.
L’épreuve débouche sur le Torrent de Bouchouse, que l’on longe sur quelques centaines de mètres avant d’arriver sur le lac Egorgeou.
Singles rapides, passages techniques, pierriers, lignes multiples : le paradis ?
La suite de la descente continue dans la même veine. Les passages techniques succèdent à ceux plus rapides. Certains singles n’offrent pas d’échapatoire aux grosses marches en embuscade dans les virages serrés, alors que d’autres permettent de choisir entre plusieurs lignes. On profite tantôt d’un grip de folie entre terre et épines de mélèzes, tandis que d’autres sections sont beaucoup plus fuyantes.
Il faudra quand même mettre pied à terre à quelques reprises pour enjamber des arbres à terre ou franchir des coulées avalancheuses, mais quasiment tout passe sur le vélo sans nécessiter un titre de champion national de trial.
Les cinq dernières minutes sont dantesques : un single rapide avec des passages qui secouent davantage débouche après un petit pont sur un pierrier qui met à l’épreuve les suspensions… et les hommes. Une fois le pierrier franchi, le chemin se poursuit avec des sections empierrées régulières qui mettent les muscles à rude épreuve. La descente s’achève sur le Guil après un petit pont en bois qui s’avère finalement droppable.
Après avoir brièvement longé le Guil sur sa rive gauche, on peut le traverser via le pont pour arriver à l’Echalp.
De notre côté, nous lavons rapidemment les vélos dans le torrent avant de repartir vers Ristolas, toujours depuis la rive gauche. Peu après Ristolas, nous sommes forcés d’emprunter la route qui nous fait rapidemment traverser Abriès avant d’arriver à Aiguilles, le chemin se finissant… dans le Guil. A noter qu’il est normalement possible de faire la majorité de la liaison Ristolas/Aiguilles sur chemin, mais le temps pressant nous avons préféré faire au plus vite.
Verdict
Ces trois jours auront permis une montée en puissance remarquable de la qualité des descentes. Ce final depuis le Col Vieux est tout simplement extraordinaire, avec un terrain de jeu qui nous aura occupé pendant plus de deux heures.
C’est d’ailleurs pour moi un retour à des conditions que j’avais délaissées depuis longtemps. Même si j’ai une préférence pour les descentes assez techniques et celles qui offrent des choix de lignes multiples, venir jouer sur un terrain qui fait la part belle au franchissement à basse vitesse pour nous occuper pendant des heures est une petite révélation.
Ne vous y trompez pas cependant : la descente nécessite un bon niveau technique (T4) pour être appréciée à sa juste valeur, sous peine de se retrouver plus souvent à pied que sur le vélo. Elle est en revanche peu exposée : on peut chuter sur de la roche, ce qui n’est jamais plaisant, mais aucun risque de finir 500m plus bas en franchissant une barre rocheuse.
Notre navette s’est révélée plutôt bien pensée. La descente, physique, n’en est que plus appréciable en étant frais. Surtout, elle efface la petite peur d’effectuer un tel mouvement de véhicules quand on sait qu’il faut sur certaines traces moins de vingt minutes pour descendre les 1400m de dénivelé qui nous séparaient de la vallée une fois en haut.
Cela étant dit, la montée sur route depuis Aiguilles pour faire une boucle complète, si elle ne représente pas d’intérêt particulier au niveau VTT, semble tout à fait prenable et permet de se mettre petit à petit dans l’ambiance des lieux. Le sentier de découvertue qui surplombe la D205 au nord est peut-être une option pour shunter une partie du bitume. Il est aussi possible de bifurquer vers le Col Vieux au niveau du refuge Agnel, 150m plus bas que le col éponyme.
Rouler dans le Queyras est en tous cas toujours un plaisir, entre paysages sauvages, marmottes en vadrouille et singles d’exception.
La trace de cette sortie est comme d’habitude disponible sur Strava. Vous pouvez également accéder au fichier GPX directement ici.
N’hésitez pas à nous rejoindre sur Facebook pour être tenu au courant de nos prochaines escapades, et à bientôt pour de nouvelles aventures !
Dans ce guide gratuit d'une dizaine de pages, je vous explique comment déchiffrer l'offre actuelle et choisir les meilleurs pneus VTT pour votre pratique.
Gomme, carcasse ou encore dessin n'auront plus de secret pour vous, et une sélection des grands classiques du pneu de vélo de montagne vous permettra de partir sur des bases sûres !