Roues VTT : tout savoir sur la gamme Race Face
La marque canadienne fondée en 1993 que j’ai déjà présenté par le passé, peut-être plus connue pour son offre de composants périphériques comme sa ligne de pédales, propose également une série complète de roues, qui vont du modèle en aluminium à une offre en jantes carbones qui reste dans une tranche budgétaire approchable pour le commun des mortels, face notamment à certaines envolées tarifaires observables chez la concurrence.
Comme vous vous en êtes peut-être rendu compte au fil de ces articles, plonger dans l’histoire des M&A dans le domaine du VTT est un sujet passionnant de rebondissements et découvertes fracassantes. Il m’aura d’ailleurs fallu consacrer pas mal de temps au rembobinage de toutes les informations glanées au sujet de Race Face pour vous les présenter ici de manière claires en quelques lignes.
Le personnage central de cette histoire semble être Chris Tutton, employé chez Race Face parti en 2008 travailler chez Easton comme directeur des ventes. La plupart d’entre vous reconnaîtront le nom de cette marque, et certains se feront peut-être la réflexion qu’il y a bien longtemps qu’on n’entend guère plus parler d’elle. En 2011, Race Face fait faillite, et c’est Chris Tutton qui la rachète pour la faire renaître de ses cendres. Quelques mois plus tard, il rachète également Easton, dont le groupe BRG (Bell, Riddel, Giro) veut se séparer. Easton Cycling deviendra par la suite la petite (grande ?) sœur de Race Face, à laquelle elle semble avoir laissé la gamme VTT pour se concentrer sur la route et le gravel. Il n’échappera pas aux plus assidus d’entre vous que pendant plusieurs années (aux alentours de 2015), un vrai transfert de technologies s’est fait de la première vers la seconde, et il n’était pas rare pendant cette période de voir Race Face proposer des roues, notamment, basées par exemple sur des jantes Easton, comme ce fut le cas pour la ligne Aeffect SL.
Dernier volet et épilogue de cette saga, Race Face appartient désormais à Fox, qui s’est portée acquéreur de la firme canadienne en 2014. De quoi mettre en perspective la mainmise de SRAM sur une vaste gamme de composants, en sus des suspensions, qui lui permettent de présenter une offre complète sur le marché OEM notamment.
Bref, un vrai roman qui ravira ceux d’entre vous qui lisent Glisse Alpine pour ce genre d’intermède historique. Cela étant fait, je vous propose de passer sans plus attendre aux modèles de roues VTT proposés par Race Face. Dernière note toutefois avant d’entrer dans le vif du sujet, si vous n’êtes pas sûrs des termes employés dans cet article ou que vous souhaitez tout savoir sur ce qui dicte les performances et la compatibilité d’une paire de roues, je vous renvoie vers mon guide complet qui explique comment choisir des roues VTT.
Aeffect R
Lancée fin 2020, la série Aeffect R (à ne pas confondre avec l’ancienne série Aeffect SL) qui constitue l’entrée de gamme de la marque et se destine à une pratique centrée principalement sur l’all-mountain (qui chez RF englobe implicitement trail énervé et enduro pour le commun des mortels) propose deux modèles : les Aeffect R et Aeffect R eMTB.
L’un comme l’autre ont recourt à une jante asymétrique (4.5mm de déport) en aluminium 6069 de 30mm de largeur interne. L’Aeffect R s’appuie sur 28 rayons Sapim coudés en 2.0/1.7/2.0 tandis que la version eMTB emploie des modèles un tantinet plus épais en 2.0/1.8/2.0, au nombre de 32.
Côté moyeu, Race Face utilise sur ce modèle sa mouture maison Trace qui propose à l’arrière 36 points d’engagement via une roue libre 4-pawl. L’Aeffect R eMTB s’appuie sur la version renforcée de ce dernier, doté notamment d’un axe et corps de roue libre en acier plutôt qu’en aluminium. L’interface disque est le 6 trous.
Disponibles en 27.5″ et 29″, ces roues offrent également le choix entre format Boost à l’avant et Boost ou Super Boost à l’arrière, avec les habituels standards de corps de roue libre : HG, SRAM XD et Shimano MicroSpline.
Le poids donné pour la paire est de 1920g et 2000g en 27.5″ et 29″ respectivement pour l’Aeffect R ou 2105g et 2190g pour la version eMTB.
- Voir les prix : roues Race Face Aeffect
Turbine R
La série Turbine R, malgré la fiche technique de la marque qui place l’un des modèles plus proche d’une pratique XC/Trail, est majoritairement centrée sur l’all-mountain, et représente l’option milieu de gamme chez Race Face. On trouve deux modèles sur ce segment, les Turbine R 30 et Turbine R 35.
La différence principale entre les deux modèles est la largeur de la jante en aluminium 6069 : 30mm et 35mm pour les Turbine R 30 et Turbine R 35 respectivement, merci Captain Obvious.
Les autres différences sont plus subtiles et expliquent le positionnement légèrement différent, avec quelques points qui rendent la version en 35mm de largeur un peu plus solide. On trouve le même nombre de rayons à tirage droit, 28, sur chaque modèle, mais la version 30mm utilise des 2.0/1.5/.2.0 là où la 35mm emploie des 2.0/1.65/2.0. Le déport de cette jante asymétrique est également plus important sur le second modèle, avec 4.5mm contre 3.5mm sur la première.
Les Turbine R utilisent le moyeu Vault de Race Face, qui repose sur une roue libre à 120 points d’engagement via un système 6-pawl qui est en réalité un 3×2, chaque groupe de 3 étant décalé pour atteindre ce nombre de points d’engagement avec 60 dents uniquement. Ce moyeu utilise comme le Trace l’interface 6 trous.
On trouve ce modèle disponible aussi bien en 27.5″ que 29″, avec à nouveau du Boost à l’avant et Boost ou Super Boost à l’arrière, en corps de roue libre HG, XD et Microspline.
Le poids annoncé pour une paire est très proche avec 1730g/1815g en 27.5″ et 29″ respectivement pour les Turbine R 30, et 1766g/1853g pour les Turbine R 35.
- Voir les prix : roues Race Face Turbine
Next R / Next SL
La série Next occupe quant à elle le haut de gamme de la marque, avec actuellement trois déclinaisons au catalogue. Les Next R 31 et Next R 36 se placent sur le maintenant habituel segment qui tourne autour du all-mountain, tandis que les Next SL se portent sur le XC/Trail.
A nouveau la différence entre les deux premières moutures est évidente : les Next R 31 proposent une jante de 31mm de largeur interne tandis que les Next R 36 partent sur une jante de 36mm. Les Next SL, quant à elles, optent pour une largeur interne de 26mm plus en phase avec la pratique visée et les pneus utilisés pour celle-ci.
Les Next R s’appuient par ailleurs sur une jante asymétrique déportée de 4.5mm (3mm pour les SL) en carbone et 28 rayons à tirage droit, le modèle le plus large et les SL étant dotés des rayons un peu plus épais, en suivant le même schéma que les Turbine R.
Ces roues utilisent également le moyeu maison Vault présenté précédemment avec ses 120 points d’engagement et le système 6-pawl.
Les Next R sont disponibles à nouveau en 27.5″ et 29″ en Boost à l’avant et Boost ou Super Boost à l’arrière avec les corps de roue libre HG, XD ou Microspline. Les Next SL sont quant à elles uniquement disponibles en 29″.
Le poids annoncé pour la paire de Next R 31 est de 1680g/1765g en 27.5″ et 29″ respectivement, et 1720g/1790g pour les Next R 36. Les Next SL sont quant à elles sensiblement plus légères avec un poids officiel qui s’établit à 1555g en 29″.
- Voir les prix : roues Race Face Next
Atlas
Pour terminer, intéressons-nous à l’Atlas, modèle bien moins répandu puisque réservé à des pratiques gravity, terme qui chez Race Face n’est pas un pur artifice marketing à apposer sur chaque produit qui sort du XC, mais plutôt synonyme de freeride qui décoiffe, terme qu’on ne retrouve plus guère depuis le phagocytage de montures reprenant l’adverbe par celles d’enduro, ou de descente pure et dure. Bref, les Atlas se positionnent comme les roues les plus solides de l’offre Race Face.
Les Atlas sont construites autour d’une jante asymétrique (3mm) en aluminium 6069 de 30mm de largeur interne. Les rayons à tirage droit sont en 2.0/1.8/2.0 et au nombre de 28.
Pas de changement côté moyeu, comme leurs homologues moyen et haut de gamme, les Atlas utilisent le moyeu Vault de la marque avec ses 120 points et 3° d’engagement ainsi que l’interface disque 6 trous.
Les Atlas sont disponibles en 27.5″ et 29″ en Boost 20×110 à l’avant et 12×150 ou 12×157 à l’arrière en corps de roue libre HG ou XD.
Le poids annoncé pour une paire est de 1950g en 27.5″ et 2044g en 29″.
- Voir les prix : roues Race Face Atlas
Le mot de la fin
Race Face propose donc une offre resserrée mais plutôt facile à comprendre car bien segmentée entre son entrée, milieu et haut de gamme, avec des modèles R ou “Rally” destinés au méli-mélo actuel qui englobe trail à enduro, et des modèles SL ou “Super Light” plus légers mais moins solides davantage orientés vers le cross-country.
Un point intéressant à noter chez Race Face est le fait que la marque livre ses roues arrières avec cinq rayons supplémentaires, ce qui est toujours appréciable tant il est rare qu’une roue arrive en fin de vie utile sans en casser quelques uns en cours de route. La marque vend par ailleurs ses moyeux et jantes au détail.
Enfin, l’utilisation de jantes asymétriques est intéressante, notamment vis à vis de l’évolution du déport au fil des années à travers les gammes. Vous pouvez d’ailleurs désormais consulter mon article dédié à ces jantes asymétriques qui revient sur les tenants et les aboutissants de ce type de solution, notamment le problème majeur qu’elles tentent de corriger ainsi que les obstacles auxquels elles font face pour vraiment se démocratiser.
Je vous laisse également en guise de conclusion un petit index qui vous permettra de parcourir les autres articles de cette série qui traitent des modèles proposés par les marques concurrentes :
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