Route des Grandes Alpes : visiter les Alpes autrement
Aujourd’hui j’écris un billet qui se positionne un peu en marge du blog, mais qui me semble suffisament intéressant pour vous lecteurs pour qu’il ait sa place ici. Au menu : montagnes, vidéo, et plus encore.
Reliant Thonon-les-Bains à Menton, la route des Grandes Alpes traverse une bonne partie des massifs de la chaine de montagnes. Ses 684 kilomètres lui font traverser 16 cols en cumulant 15 713 mètres de dénivelé. Elle constitue une excellente opportunité pour découvrir les régions traversées et de superbes paysages de montagne en famille ou avec ceux qui, contrairement à la plupart des lecteurs de ce blog, n’ont pas la possibilité ou la condition physique pour gravir à la force des mollets les singles qui permettent de se perdre au bout du monde et de faire corps avec la nature. Rien ne vous empêche non plus de la parcourir sur plusieurs semaines en vous arrêtant chaque jour pour une des nombreuses randos accessibles depuis le tracé.
De mon côté, je l’ai emprunté sur trois jours, à la mi-août, de La Clusaz à Roquebillère. Et nous avons fait le voyage à deux, parce que c’est quand même bien plus sympa. En venant de Grenoble, monter jusqu’à Thonon ne me semblait pas l’option la plus intéréssante par rapport au temps dont nous disposions, d’où la récupération à La Clusaz. Cela nous offrait en plus l’avantage de traverser Chartreuse et Beauges. Enfin, il était prévu de descendre jusqu’à Menton, mais comme nous allons le voir nous avons mis fin un peu plus tôt que prévu à notre traversée.
Je vous propose donc un petit compte-rendu de cette micro-aventure et un retour sur ce que j’ai aimé ou moins aimé, les images que j’ai ramené et comment je me suis organisé pour cette première, avec plus ou moins de succès.
Le tracé initial
Je ne sais plus trop comment l’idée a germé dans ma tête, mais je voulais me faire un mini road-trip dans les Alpes cet été. Je suis rapidemment tombé sur le site Motofree, qui propose un itinéraire sur six jours avec un tas de renseignements utiles. Les yeux pleins d’étoiles, j’ai lu chacune des journées décrites dans ces pages. Malheureusement, six jours ça faisait un peu long, donc j’ai sauté sur My Maps pour dupliquer le tracé et voir comment je pouvais l’adapter. A l’aide d’autres cartes trouvées par-ci par-là, un tracé convainquant a finalement émergé.
En partant de Grenoble, il traverse Chartreuse et Beauges avant de rattraper la route des Grandes Alpes au niveau de La Clusaz. L’avant-dernier jour devait nous faire longer la côte avec possibilité de couper court en cas d’embouteillages trop importants avant une dernière journée à travers les gorges du Verdon pour rallier Grenoble. Première nuit prévue sous tente au Mont Cenis, deuxième nuit sous tente également mais au camping à Ceillac, et troisième nuit joker sous tente, en mode bivouac si un site propice était détecté avant la fin de la journée, ou au camping dans les environs de St-Martin-Vésubie le cas échéant. Si tout se passait bien, nous devions atteindre la côte en début de quatrième journée.
Je montre mon oeuvre à mon ami Marc de Pass Hunters, qui valide l’intérêt du tracé tout en me mettant en garde contre l’afflux de touristes sur les routes alpines à cette époque de l’année. Je n’ai pas beaucoup de latitude sur les dates, donc on fera avec !
Navigation
Pour suivre le tracé, j’ai utilisé OruxMaps, que vous connaissez peut-être pour suivre vos traces… VTT. L’application Android est une référence en la matière, et se révèle assez efficace. Après avoir cherché un bon moment, il semblerait que Google Maps ait supporté mais ne supporte plus le suivi d’un tracé GPX/KML. Si vous parvenez à le faire avec la dernière version, faites-moi signe !
L’export à partir de My Maps vers un fichier KML est facile, et c’est ce fichier qu’on importe dans OruxMaps pour charger la trace. Mon expérience avec le soft n’a pas été dénuée de problèmes : le dernier jour il était devenu impossible de zoomer correctement sans que la trace disparaisse, ce qui a un peu compliqué le suivi de la route à certains embranchements. Mais dans l’ensemble, il s’est révélé bien utile.
Accessoirement, j’ai utilisé My Tracks pour suivre notre parcours afin de récolter des informations qui peuvent être utiles dans l’avenir, comme notre vitesse moyenne. J’avais tablé sur un petit 50km/h, au final elle se situe entre 40 et 45km/h, les épisodes pluvieux et le trafic n’aidant pas.
Photo et Vidéo : comment s’organiser pour ramener de belles images
Au niveau photo, aucun problème : un reflex, deux carte SD qui permettent de prendre environ 800 clichés, une batterie pleine qui permet d’en faire plus de 1000, et c’est parti.
Au niveau vidéo, je me suis posé pas mal de questions avant de partir. J’avais envie de faire une vidéo de qualité, et comme toujours, c’était le moment de tester quelque chose de nouveau et itérer sur mes dernières expériences. En fait, j’avais déjà une idée en tête. Mais le challenge était d’utiliser des fix que je n’avais jamais approché auparavant : j’avais notamment envie de faire des points de vue sympas sur la voiture. Une ventouse GoPro et quelques très rapides tests plus tard, j’ai décidé de filmer en 2.7K en pensant faire un rendu final en 2.35:1. J’avais commencé à expérimenter un peu avec ce dernier format en post-production, et les conditions de prise d’image étaient très favorables à filmer en 16/9 à “haute” résolution grâce à la possibilité de positionner la cam très exactement avec preview via l’app GoPro.
Une autre idée était de faire un timelapse en gardant la caméra à l’intérieur, ce qui avait l’avantage de pouvoir l’alimenter via le port 12V de la voiture : caméra fixée sur le pare-brise via la ventouse et le skeleton mount, le port mini-USB est largement à portée d’un câble d’un mètre. C’est finalement ainsi que j’ai réalisé quasiment tous les plans, vu la facilité d’utilisation de la caméra dans ces conditions. Avec pour but un rendu en 2.7K, j’ai fait les clichés en 7MP, principalement pour économiser de l’espace de stockage.
Justement, au niveau stockage, si vous avez un PC portable, alors pas de problème : vous pouvez décharger les images de la journée tous les soirs. La batterie du mien ayant rendu l’âme il y a déjà plusieurs années et ne possédant qu’une SD de 32 et une autre de 16Go, j’ai utilisé un câble OTG pour transférer sur des clés USB les images au fur et à mesure via un mobile. Cela constitue vraiment une solution de dernier recours : l’opération est lente et fastidieuse.
Le parcours en quelques mots
Lundi matin, 8h45. Nous prenons à la sortie de Grenoble l’autoroute direction Crolles pour récupérer à St-Nazaire-les-Eymes la D30 qui monte dans la Chartreuse par Saint Pancrasse. J’avais choisi cette option plutôt que monter au niveau de Meylan/Montbonnot parce que la première portion de route est en mauvais état, et j’y étais passé récemment pour relier St-Pierre-de-Chartreuse. Manque de chance, et d’information, des travaux sont en cours au niveau du tunnel de Saint-Pancrasse, il nous faut donc soit monter par La Terrasse, soit revenir côté Meylan. C’est la deuxième solution que l’on choisit, ne connaissant pas exactement la zone impactée par les travaux, bien que nous ayons certainement pu récupérer par La Terrasse.
Bref, on perd du temps, ce qui ne nous arrange pas forcémment vu que cette première journée est assez chargée avec 350km au programme, mais on monte finalement dans la montagne. Rien de fantasmagorique et très original sur cette portion de route pas loin de chez nous, donc on ne perd pas trop de temps et arrivé à Chambéry on remonte directement dans les Beauges, direction le Semnoz. La route qui y mène est vraiment étroite et il est même parfois compliqué de dépasser les vélos. On émerge finalement sur le sommet, où l’on fera notre repas du midi. Pain, St Nectaire, jambon cru : trio gagnant agrémenté d’une vue superbe qui s’étend du lac du Bourget à l’agglomération Annécienne.
De retour en voiture, la descente sur Annecy est vite avalée, et commence alors la douloureuse épreuve de trouver une place pour se garer et passer quelques heures au bord du lac et dans la vieille ville. Comme tous les ans en été, c’est bondé, et c’est finalement un peu à l’écart sur un parking de commerce que l’on trouvera une place.
On repart vers 16h, direction la Clusaz et le col des Aravis, qui nous permettent de poser officiellement les roues sur la route des Grandes Alpes. Premier arrêt pour prendre un peu d’essence près de Thônes. Comme lors de mon passage il y a quelques années, le col des Aravis est lui aussi bondé, et ce n’est pas mon préféré. On ne s’attarde donc pas, et on embraye sur la descente.
Plus loin, après quelques panneaux qui mettent à l’épreuve notre foi dans la trace pré-établie et OruxMaps, on pousse tant bien que mal vers Beaufort derrière un 4×4 sudiste qui doit changer aussi souvent de plaquettes de freins qu’il ne fait le plein. Nos chemins se séparent fort heureusement avant d’attaquer la montée vers Roselend, où l’on rejoint une Mini Cooper S décapotée, avec qui l’on roule jusqu’au lac, qui devait être notre point de repli pour camper en cas de gros retard sur l’horaire. On est bons de ce côté là, donc après quelques photos nous poursuivons. Arrivés au col, le cormet de Roselend offre des paysages vraiment chouettes, et l’on s’arrêtera plusieurs fois pour faire des photos.
Après Bourg St Maurice, la météo commence sérieusement à se gâter, et c’est sous des trombes d’eau que nous atteignons le lac du Chevril. Heureusement, nous sommes au sec, ce qui n’est pas le cas des motards devant nous, que nous plaignons fortement. Nous traversons ensuite Val d’Isère, qui aurait mérité un arrêt prolongé.
Puis vient la montée du col de l’Iseran (2770m). La pluie s’est calmée, mais les sommets sont dans les nuages. En haut, il ne fait vraiment pas chaud, et après quelques photos dans une ambiance orageuse, on passe sur l’autre versant. S’ensuit une longue descente sous la pluie, le tonnerre et les éclairs, qui donnent une ambiance particulière au moment. Ambiance que l’on a un peu de mal à apprécier à sa juste valeur, nos pensées étant dirigées vers le bivouac du soir que l’on imagine un peu trop humide à notre goût.
Après avoir rejoint Bonneval, on continue dans la vallée jusqu’à Lanslevillard, où commence l’ascension vers le Mont Cenis. Nous quittons donc la route des Grandes Alpes, en espérant trouver un coin sympa pour planter la tente. Il se remet à pleuvoir légèrement, et une fois à hauteur du lac, le seul coin de ciel bleu que l’on peut apercevoir nous montre la lune, qui se lève en avance. Malheureusement, il semble alors que j’ai été un peu optimiste lors de mes recherches : il n’y a pas vraiment d’endroit adapté pour s’installer. Le manque de lumière et la météo ne nous aident pas non plus dans notre tâche, alors qu’à quelques minutes de marche nous aurions pu nous installer dans un superbe décor sur notre gauche.
On pousse un peu plus loin en espérant faire le tour et rejoindre l’autre rive où le bord du lac semble plus accessible et accueillant. Nous découvrirons le lendemain que nous avions dépassé depuis longtemps une bifurcation y menant. Le chemin en terre qui se dirige vers le barage, seule possibilité pour traverser de ce côté, n’étant pas vraiment adapté à la hauteur de caisse de la Swift, on continue un peu, jusqu’à atteindre le poste frontière italien, avec une image tout à fait charmante d’un garde en faction dans son abri au format individuel. Deux de ses collègues sont quelques mètres plus loin là où semble bel et bien se trouver la ligne de démarcation. Ah, il y a encore des postes frontière en Europe ? La surprise passée, nous faisons demi-tour.
La nuit étant de plus en plus présente, nous finissons par nous arrêter non loin du musée pyramide, en dessous du restaurant Le Savoie. Un rapide repérage en K-Way dans le vent et sous le crachin dans le jardin Alpin n’augurant rien de bon, on se résoud à planter la tente à côté de la voiture. On fait un peu de riz pour se réchauffer alors que le tonnerre gronde alentour, avant d’éteindre les feux pour nous endormir sous la pluie.
Le réveil est plutôt agréable avec vue sur le lac. Seulement 170km sont prévus pour cette deuxième journée qui nous fait passer par Briançon : nous prenons donc notre temps, et un café au restaurant juste au dessus. C’est l’occasion de décharger un peu la carte SD de la GoPro, transfert d’une lenteur démoniaque. En repartant, le GPS de mon portable fait à nouveau des siennes, jusqu’à ce que je redémarre le tout.
En descendant dans la vallée, on redécouvre le paysage qui était la veille engoncé dans un voile gris impénétrable. La route est assez amusante jusqu’à Modane, bien que malheureusement bondée de camping cars à la vitesse moyenne inférieure à celle d’un vélo à petites roues. Elle donne vue sur quelques uns des forts de la Vanoise. Le passage par Modane est l’occasion de faire un détour par la maison penchée, ancien blockhaus qu’une explosion projeta à plusieurs mètres de son emplacement initial.
On passe ensuite le col du Télégraphe, qui n’a pas laissé un souvenir impérissable si ce n’est la concentration de cycliste qui s’y pressent, avant d’accéder au magnifique col du Galibier. Vues splendides et cyclistes en déroute sont au programme, jusqu’à atteindre le col. On ne trouve pas de place en haut, donc on se gare un peu plus bas avant de remonter à pied. Un petit chemin permet de s’éloigner un peu de la route et offre une vue à 360° sur les massifs alentours : Ecrins, Cerces, Queyras. Une table d’orientation est présente pour montrer la voie vers la Barre des Ecrins, la Meije ou encore le Mont Blanc.
La descente n’est pas en reste et passe par le col du Lautaret, puis nous arrivons à Briançon affamés, alors que l’après-midi est déjà bien entamée. Un détour par le premier supermarché pour acheter à manger tant aux hommes qu’à la machine et l’on se met tant bien que mal en quête d’une place pour se garer et visiter les fortifications. Comme pour Annecy, nous finirons par en trouver une assez loin, tous les parkings à portée des coins touristiques affichant complet.
Nous nous lançons à l’assaut du fort des Têtes en traversant le pont d’Asfeld qui surplombe la Durance. Déception, on ne peut pas entrer à l’intérieur. Après être redescendus sur la ville fortifiée nous quittons Briançon en fin d’après-midi alors que le ciel se fait à nouveau menaçant. C’est bien dommage, et c’est sous la pluie que nous attaquons le col d’Izoard, qui doit être magnifique sous le soleil. En haut, des trombes d’eau martèlent notre frêle véhicule, à tel point que je n’ose même pas m’en échapper quelques secondes pour voler une photo.
La descente s’effectue dans les mêmes conditions, auxquelles il faut ajouter une route très étroites en bord de falaise. Le croisement avec un autre véhicule nous prendra d’ailleurs un petit moment, lui pensant certainement que j’allais accepter de mettre deux roues dans le vide afin de lui laisser un mètre de marge pour passer. Encore une fois, ce coin de Queyras doit être superbe sous un ciel bleu.
La route suit ensuite le Guil, puis nous bifurquons à gauche pour rejoindre Ceillac où nous avons reservé un peu plus tôt un bout de gazon au camping Les Mélèzes, histoire de pouvoir prendre une douche et passer une nuit plus tranquille que la veille. Malgré un ciel gris, la pluie s’en est allée et la route est à nouveau sèche, ce qui permet de profiter des nombreuses épingles qui nous emmènent vers le petit village. Celui-ci constitue d’ailleurs le point de départ de bon nombre de randos pédestres et VTT sympathiques.
Au camping, la douche fait du bien, mais nous nous couchons encore sous une fine pluie.
Le lendemain, le soleil est revenu. Nous trainons un peu et nous offrons même le luxe d’un partie de pétanque avant de décoller : après-tout, il faut bien faire sécher la tente. En redescendant, nous croisons un camion qui a du mal à négocier les épingles même en prenant les deux voies. En effet, elles sont tellement serrées que je me retrouve régulièrement en butée de braquage.
La route qui nous mène à Vars a déjà des accents plus sudistes : pas étonnant puisqu’on s’approche des Alpes de Haute Provence. Le col éponyme n’est pas exceptionnel : la montée est rapide et relativement droite. La descente donne cependant de belles vues sur les sommets de l’Ubaye et le Brec de Chambeyron, coin que je reconnais bien puisqu’il a été le théatre d’un week-end VTT en juin dernier. Nous passons d’ailleurs à côté de St-Paul-sur-Ubaye où nous avions alors campé.
Nous arrivons ensuite sur un des plus beaux tronçons du parcours : la route de la Bonette, qui passe par le col du même nom et est affichée comme la route inter-vallée la plus haute d’Europe. Surprenante impression de bout du monde malgré le bandeau d’asphalte immaculé qui s’étire au milieu des paysages du parc national du Mercantour. Nous faisons une pause quelques mètres en dessous des restes de la caserne de Restefond pour déjeuner avec une vue superbe.
Avant de repartir, je positionne la ventouse de la GoPro sur la portière droite et la sécurise avec un fil au rétroviseur : la construction est exotique, mais l’on n’est jamais trop prudent… L’opération est longue, fastidieuse, et la caméra reviendra vite dans l’habitacle, où elle aura été très facile à utiliser durant tout le périple. Nous ratons la cime de la Bonette en bifurquant trop tôt sur l’autre versant, aguichés par un panneau annonçant Nice. La descente est superbe et complète agréablement l’ascension.
Après avoir suivi un bon moment la M2205 dans la vallée, nous prenons à droite à Saint-Sauveur-sur-Tinée pour rejoindre le col de la Couillole. La route est étroite, encaissée, et les paysages différents. Définitivement pas notre tronçon préféré. Mais nous retrouvons vite un passage intéréssant en plongeant dans les gorges du Cians. Notre chance légendaire voit les nuages faire leur apparition au moment où nous nous arrêtons pour visiter l’ancienne route en état de délabrement avancé, coincée entre roche rouge et rivière. Le vent s’est aussi levé, l’orage arrive.
Nous reprenons la route et traversons pendant encore un bon moment ces gorges aux couleurs inhabituelles. Puis nous longeons le Var, avant d’arriver à une intersection où les capacités de l’outil Google ont failli : l’intersection n’existe pas, ou plus. Evidemment, nous sommes sur une route à sens unique, et il nous faudra faire encore de nombreux kilomètres avant de pouvoir nous retourner. Sur le retour, nous nous rendons compte que l’intersection existe, dans l’autre sens, à sens unique. Ce n’est pas la seule fois où le tracé My Maps aura tenté de nous faire prendre un sens interdit, puisque le problème se reproduira dans les gorges du Verdon.
Il pleut à nouveau quand nous nous engageons sur la M2205 pour remonter la Tinée. La troisème soirée devait être “joker”, le plan était de trouver un coin sympa pour poser la tente, ou un camping du côté de St-Martin-Vésubie le cas échéant. Les montagnes ne ressemblent plus à nos sommets habituels au dessus de 3000, et sont de toutes manières cachées par ce duvet gris et humide. Nous descendons sur St-Martin en cherchant un camping. Après quelques recherches via un réseau 3G faiblard, et sous une pluie qui tombe sans discontinuer, nous remontons vers l’un d’entre eux, tellement lugubre que nous faisons immédiatement demi-tour.
Aucun de nous deux n’ayant vraiment envie de passer une troisième nuit sous la pluie, je partage alors l’idée qui germe dans ma tête depuis un petit moment : mettre fin plus tôt que prévu à notre épopée sur la route des Grandes Alpes (qui sont d’ailleurs devenues rikiki depuis notre passage par la route de la Bonette) et filer par l’autoroute dans l’arrière-pays varois où nous avions prévu de passer la quatrième nuit dans ma famille. C’est ce que nous décidons de faire, et après avoir aperçu de loin la mer près de Nice sous un superbe coucher de soleil, l’autoroute nous emmène à bon port où nous passerons enfin une vraie bonne nuit sous un toit.
Après un peu de tourisme le lendemain, le dernier jour nous verra traverser les gorges du Verdon avant de rentrer sur Grenoble par Gap : fin des “montagnettes” et retour aux sommets par une route bien sympathique où nous suivrons un moment un TER avant d’entonner des rythmes endiablés à tue-tête.
Le mot de la fin
Une expérience très positive, bien que la fin nous laisse un peu sur notre… faim. Difficile d’égaler le Galibier ou la Bonette une fois que l’on est plus au sud et qu’on se rapproche de l’arrière pays niçois. Notre départ prématuré de la route des Grandes Alpes nous prive de conclusion permettant de le déterminer avec certitude, mais je pense que nous avons vu le principal durant ces trois jours.
Dans ces conditions, quels sont les points forts à retirer ? Premièrement, et c’était assumé lors de la segmentation du tracé, trois jours c’est très court. Pour nous, aucun regret, l’essentiel était surtout de traverser les Alpes pour découvrir chaque massif. Mais forcément, ça laisse peu de temps pour visiter. Les activités et lieux à découvrir ne manquent pas, et certains monuments historiques ne peuvent être visités qu’à des horaires précis. N’hésitez donc pas à planifier un maximum de choses si vous voulez visiter en long et en large chaque coin traversé. Quel que soit le temps sur lequel vous comptez étaler votre périple, vous trouverez toujours de quoi remplir vos journées.
Ensuite, au niveau vidéo, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé en situation d’expérimenter en même temps une nouvelle fixation avec de nouveaux points de vue pour un nouveau format, dans un contexte également nouveau, avec des contraintes importantes (temps, stockage, …) à gérer. Je n’ai clairement pas eu le temps de monter la ventouse de la GoPro un peu partout sur la voiture. Il fallait de plus gérer le rechargement des téléphones portables, batteries GoPro et autres gadgets sur un seul allume-cigare, et devoir manager la caméra en externe via le téléphone qui faisait également la navigation sans oublier une batterie qui se vide devenait bien trop compliqué vu le peu de temps dont je disposais.
Pour autant, le format timelapse à l’intérieur de l’habitacle sauve les meubles, bien qu’il soit loin d’être parfait. Certes, il est bien pratique sous la pluie, mais souffre des reflets du tableau de bord sous le soleil. Mode timelapse réglé au minimum, soit une image toutes les demi secondes, le film assemblé à 30fps reste je trouve un peu difficile à regarder, et passer à 25fps n’arrange pas les choses tout en accentuant son aspect saccadé. Tout ça à cause des routes de montagne qui enchainent les virages. Un tel format est certainement très agréable sur autoroute, beaucoup moins sur la route des Grandes Alpes.
Je ne pouvais pas non plus me permettre de filmer à 30fps tout le long à cause des contraintes de stockage : il m’aurait fallu une carte de 64Go et la possibilité de la décharger sur un disque externe pour ce faire. Cela dit, je n’ai aucun doute qu’avec un peu plus d’expérience et de temps, il est tout à fait possible de faire quelque chose de très bien avec la caméra à l’extérieur de la voiture, qui se rapproche plus de ce que j’avais en tête avant le départ.
Enfin, le comportement de pas mal d’automobilistes lors des dépassements de cyclistes est assez effrayant et renforce le ressenti qui m’a (entre autres) mené à ne plus pédaler qu’en VTT. Rien de nouveau sous le soleil, mais trois jours d’affilé sur les routes de montagne mettent en exergue le phénomène. La dangerosité de certains actes (dépassements sans visibilité, à cinquante centimètres des vélos, …) est d’autant plus importante quand on considère que beaucoup de ces cyclistes arrivent exténués en haut des cols, plus vraiment très lucides et prompts à réagir à ce genre de comportement.
Quoi qu’il en soit, tout ça m’a donné encore plus envie d’aller rouler dans des coins comme le Beaufortain ou le Queyras. Ce dernier massif sera d’ailleurs peut-être l’objet d’un week-end VTT fin septembre, stay tuned !
Si tu aimes ce genre de petites routes, avec ou sans goudron, il est temps d’ajouter la moto au champ de tes compétences 😉
Salut Sylvain,
Le sujet revient régulièrement sur la table mais la raison l’emporte à chaque fois : rouler en deux roues au milieu des voitures c’est bien trop dangereux, je vais encore un temps garder ma boite à roues nipponne comme unique véhicule ! 🙂
Salut,
À mon humble avis, si tu as l’occasion de retourner sur ce parcours à moto tu devrais l’apprécier à sa juste valeur.
Une bonne routière pour l’autonomie et le confort, une météo plus engageante et c’est du plaisir.
J’ai la chance d’avoir parcouru ses plus beaux tronçons de nombreuses fois, dans les deux sens. Et sur une Moto Guzzi !
C’est à chaque fois une grande satisfaction.
Parfois, il y a des situations anecdotiques : fin juillet, le sommet de la Bonnette sous un crachin par 6°C. Seuls, deux humains s’y trouvaient. Un cycliste Hongrois et moi. Il désirais savoir s’il existait d’autres routes pour aller plus haut.
D’habitude, l’endroit est relativement « bondé ».
Le problème majeur rencontré? Le temps perdu à faire des photos.
Le « pire » endroit est la belle épingle au dessus du Lautaret d’où l’on peut admirer La Meige…. J’y fais mon pique-nique sans avoir envie de repartir.
Quant aux cyclistes routiers, autant j’admire ceux qui montent ces cols (il n’y a pas beaucoup de jeunes), autant je déteste ceux qui pensent « avoir loué la route » quelque soit la densité du trafic compte tenu de la largeur de la route.
J’en ai doublé qui étaient à trois de front. Et après, ça couine…
Mais, même par deux cela reste irresponsable à certains endroits sans visibilité.
Reste un article lu sur Edgar Grospiron qui s’envoyait cette route au moins 350 km sur un vélo électrique Moustache… c’est une idée. Faut bien viser pour les prises électriques !
« La bises à toutes ».
Vince Klorto.
Endurandonneur à moto et à vélo… depuis un bon paquet de temps.
Bonjour,
Vraiment merci pour ce post !!!! Super intéressant et surtout trés complet. Est-ce qu’il serait possible d’avoir l’itinéraire sur maps ou autre car le lien ne fonctionne pas. Merci encore, Gypsie
Salut Giraud,
Malheureusement non, depuis le temps je n’ai aucune idée d’où j’ai bien pu mettre ce fichier 🙁 .