Progression et prise de risque : deux revers d’une même médaille
Il y a quelques semaines, lorgnant comme à l’accoutumée sur le site au vélo rose, je faisais un constat méritant plus ample réflexion : on trouve maintenant sur celui-ci le récit de blessures momentanément incapacitantes pour un rideur de haut niveau de manière journalière, ou presque.
Ce constat, déclencheur d’un article qui mérite sa place depuis longtemps sur le site, est toutefois accessoire à celui-ci et si je ne vais pas me concentrer sur lui, la question se pose néanmoins directement quant à l’augmentation de la prise de risque par les pros, ou indirectement par celle des amateurs que nous sommes.
Certes, la direction éditoriale prise ces derniers temps par le site canadien fondé en 1998, et dont le rachat vient d’être annoncé, est plutôt décevante, l’accent étant semble t-il mis davantage sur les dernières vidéos du moment, les derniers potins-ragots émergeant des réseaux sociaux, les derniers communiqués de presse ou articles sponsorisés, ou, de fait, les derniers événements à sensation menant à une blessure.
“Dans ce billet nous aborderons le rapport progression/risque ou encore l’éculée sortie de sa zone de confort.”
Cette explosion perçue du nombre de blessures à haut niveau est donc potentiellement à relativiser quand on considère que ce type d’article semble faire les choux gras de certaines publications et peut s’en retrouver largement sur-représentée. Lors du premier brouillon de cet article, je notais que durant les trois semaines précédentes avaient ainsi été relayées sur le site au vélo rose davantage de blessures dans la catégories “Injuries” que durant l’ensemble de l’année 2018.
Y a t-il une réelle augmentation de la prise de risque, et est-elle effective à tous les niveaux ? Les machines actuelles toujours plus performantes en sont-elles la cause ?
Si ces questions qui se placent dans un contexte spécifique ne manquent certainement pas d’intérêt, j’aimerais aujourd’hui me consacrer davantage à une dichotomie qui semble pour beaucoup difficilement palpable, et davantage encore pour le débutant. On a beaucoup entendu parler depuis plusieurs mois de rapport bénéfice/risque, et dans ce billet nous aborderons le rapport progression/risque ou encore l’éculée sortie de sa zone de confort, à mettre en perspective avec les récits de (pas si) jeunes vierges effarouchées qui tancent l’apparente propension pour certains à rouler en débranchant leur cerveau.
Trois vecteurs de progression
Progresser, c’est souvent franchir une marche, un palier, plus qu’une lente ascension vers les sommets. On a souvent l’impression de stagner, d’avoir atteint un plafond, avant de subir un déclic ou passer outre un point bloquant d’une des trois manières suivantes : un conseil technique qui fait mouche, le franchissement consenti de ce point de blocage, ou le franchissement non-consenti, opportuniste, de celui-ci, qui, par expérience personnelle, constitue un vecteur fréquent de progression.
On peut diviser ces trois vecteurs de progression en deux catégories : la connaissance, et la compétence.
Progresser en améliorant son bagage technique théorique alimente sa connaissance, tandis que l’application réussie de celle-ci sur le terrain forge un savoir-faire ou compétence. Sans surprise, si la première est une aide précieuse pour développer la seconde, seule cette dernière a une valeur déterminante et palpable dans la pratique de chacun.
Une progression coincée entre théorie et pratique
Les forums regorgent de pratiquants qui ont la technique ultime dans leur tête et ne manquent pas une occasion pour prodiguer leurs conseils, sans pourtant pouvoir en appliquer le quart une fois sur le vélo. A l’inverse, au fur et à mesure de sa propre progression, tout devient automatique, et l’on oublie souvent toute notion technique théorique au profit d’une mémoire musculaire contenant la réponse adaptée à chaque situation. C’est dans un sens le syndrome du “c’est facile, regarde, tu n’as qu’à faire ça”.
C’est probablement la raison pour laquelle les sports qui s’appuient sur un bagage technique très large mettent l’accent sur la transmission du savoir via un format ad-hoc qui implique les pratiquants de tous niveaux : transmettre le savoir permet de constamment garder en tête la théorie, que la pratique consolide et augmente, en formant un cercle vertueux.
“Monter en niveau repose bien plus sur le perfectionnement de chaque geste que l’acquisition de nouvelles connaissances.”
Ce n’est malheureusement à mon sens que très peu le cas dans les sports de glisse, qui s’appuient sur un socle technique étroit mais profond : après l’acquisition de compétences basiques, monter en niveau repose bien davantage sur le perfectionnement de chaque geste que l’acquisition de nouvelles connaissances. Une fois que l’on a atteint un très bon niveau, les problématiques rencontrées à ses propres débuts ont depuis longtemps été oubliées.
La progression de chacun en souffre, les pratiquants qui font la démarche consciente de se mettre en conditions pour améliorer certains points techniques sont rares, et, parallèlement, il est difficile d’obtenir des conseils adaptés à ses difficultés outre la prise de cours avec un moniteur dont c’est le métier que connaître ces obstacles.
Il n’est ainsi pas très difficile d’en venir à visualiser notre pratique comme étant prisonnière d’une bulle d’incompétence difficile à percer, au-delà de laquelle ceux qui nous entourent seraient soit des têtes brûlées, soit des demi-dieux frappés à la naissance par un talent qui nous échappe, alors qu’en réalité nous ne sommes séparés de nos objectifs que par quelques marches d’escalier.
Gérer l’éternel dilemme du saut vers l’inconnu
Comme d’autres sports de glisse, le VTT a pour particularité la nécessité de souvent devoir faire un pas vers l’inconnu pour progresser. Que ce soit le franchissement d’un drop, d’un obstacle spécifique, ou d’une pente particulièrement raide au grip précaire jetant dans de tortueux virages, ses propres capacités techniques doivent être accompagnées de la confiance nécessaire à une prise de risque plus ou moins grande, la technique des petits pas n’étant pas toujours possible, ou suffisante.
A la clé, deux issues possibles : la réussite, ou la chute. Dans les deux cas, l’expérience accumulée est immense. Vous avez peut-être déjà entendu à ce sujet l’expression “si tu n’es pas tombé, c’est que tu n’as pas progressé”, qui peut se résumer au fait que sans sortie de sa zone de confort, il n’y a pas de progression possible.
“La plupart des blocages [sont] davantage psychologiques que liés à une technique défaillante”
C’est là qu’on retrouve nos deux vecteurs de progression qui permettent de dépasser un point de blocage sur le terrain. Le premier consiste à dépasser de manière consciente sa peur de la chute sur un obstacle au sens large qui semble plus difficile à passer que ce à quoi nous sommes habitués, tandis que le second nous met en situation sans préavis. Ce second vecteur a pour avantage de passer outre la barrière psychologique en nous mettant devant le fait accompli. Comme je le disais plus tôt, c’est un vecteur de progression puissant, la plupart des blocages étant davantage psychologiques que liés à une technique défaillante. On se rend souvent compte, aidés par des vélos toujours plus faciles, que l’on est capable de passer à des endroits bien plus escarpés qu’imaginé, ou bien plus vite que prévu, sans grande difficulté outre celle d’oser se lancer.
Le vrai problème se pose quand il faut consciemment entrer dans l’inconnu, coincé entre la peur des conséquences d’une chute, et l’envie de progresser pour ajouter des cordes à son arc, obtenir une meilleure maîtrise de sa monture, et réduire au strict minimum les situations qui poussent à mettre pied à terre, ou opter pour une ligne de contournement. On y va, on y va pas, on s’imagine déjà sur un brancard, on se demande si ça va se passer comme la dernière fois qu’on a fait un pas en avant pour se rendre compte que la marche était lilliputienne, ou comme Jean-Joseph qui s’est fait une fracture de l’annulaire et une entorse du petit doigt de pied en franchissant une racine de nénuphar.
“Bien que j’aimerais pouvoir tracer des grandes lignes du style “si tu attends plus d’une minute, inutile de tenter le coup”, il n’y a pas de réponse miracle.”
Bien que j’aimerais pouvoir tracer des grandes lignes du style “si tu attends plus d’une minute, inutile de tenter le coup”, il n’y a pas de solution ou réponse miracle à ce problème. Mais il y a indéniablement une corrélation entre confiance en soi et réussite. Après moult réflexions, la seule ligne directrice que je tire de pas mal d’années à jouer avec la limite serait plutôt de ne franchir le pas qu’en étant psychologiquement, physiquement et techniquement préparé à chuter, tout en étant concentré sur la réussite. Même si c’est pour réussir sa chute.
Année après année, l’expérience s’accumule, mais rien ne change vraiment. On passe plus vite, on saute plus haut, mais devant ce qui constitue un challenge par rapport à son niveau actuel, on ressent toujours la même anxiété, et il faut bien à un moment donné se lancer, sans certitude.
Chercher à éviter la chute est totalement contre-productif, tout comme l’on cherche à éviter ce sapin en bas d’un virage en fixant son regard dessus, nous positionnant ainsi de manière parfaite pour emmener le vélo dans sa direction plutôt que dans le virage. Non, réussir à se décider en restant confiant dans l’adversité repose peut-être dans la conviction, fondée en partie par un repérage réussi, une expérience en phase avec la situation, et un niveau de protection adéquat, que l’échec est une option qui si elle devait se réalise, serait tout à fait gérable. Tout du moins pour la plupart d’entre nous, dans la plupart des situations.
L’ironie dans l’histoire est peut-être que pour apprendre à progresser rapidement, il faut apprendre à chuter, et que l’expérience engrangée en chutant est une alliée de choix pour se mettre en confiance, progresser, et… éviter la chute. Tout comme l’on apprend en franchissant à relativiser la difficulté posée par le terrain, on apprend en chutant l’innocuité de beaucoup d’entre elles.
Rapport progression/prise de risque et recherche de la limite
Si la prise de risque est fondamentalement indispensable à la progression, vivre avec elle en bons termes impose de placer le curseur au bon endroit en fonction de ses objectifs et de sa tolérance face à celle-ci.
“Parfois, […] ce n’est pas la limite que le terrain et le matériel nous présentent qu’il faut dépasser, mais simplement sa propre limite psychologique.”
La notion de prise de risque peut pousser certains à froncer les sourcils, mais ce dilemme entre prise de risque et progression n’est pourtant que le fruit d’un mécanisme simple d’apprentissage qui nécessite de dépasser la limite pour la connaitre, et appliquer la correction nécessaire. Il faut par exemple pencher le vélo au-delà de la limite du grip pour la trouver, ou charger l’avant plus que nécessaire pour comprendre que la position optimale est bien différente de l’idée que l’on s’en faisait préalablement. Parfois, et surtout au début, ce n’est pas la limite que le terrain et le matériel nous présentent qu’il faut dépasser, mais simplement sa propre limite psychologique, fondée sur un manque d’expérience et/ou des pré-conceptions erronées.
On peut le voir comme l’apprentissage de la conduite : tourner le volant avec le bon angle pour prendre un virage nécessite d’appliquer les corrections nécessaires tant d’un côté que de l’autre, utiliser la bonne pression sur la pédale de frein permet un ralentissement constant et en douceur plutôt qu’un arrêt violent, et démarrer ou passer une vitesse nécessite de finement doser la pression tant sur l’embrayage que sur l’accélérateur.
Le jeune conducteur en apprentissage aura tendance à dépasser la valeur optimale et sur-corriger dans chaque sens, tandis que le conducteur expérimenté est capable de la trouver très rapidement, en dosant beaucoup plus finement ses écarts par rapport à cette valeur optimale. Caler ou embrayer moteur rugissant, manquer d’embrasser le tableau de bord en s’arrêtant à un stop, ou rater de peu quelques trottoirs en agglomération sont toutefois des passages incontournables de l’apprentissage de la conduite.
Tout comme un moniteur d’auto-école est fort utile pour corriger un coup de volant malvenu, un freinage trop léger, ou tout simplement mener verbalement son élève sur le chemin de la réussite, il est possible de limiter le risque en passant par la case appel à un ami. Mais cette réussite repose in fine sur l’élève ou le pratiquant qui doit se lancer : doser sa pression sur les pédales n’est pas délégable, que ce soit dans une voiture ou sur un vélo.
“La tolérance de chacun face au risque, perçu ou réel, est donc un facteur important dans sa vitesse de progression.”
La tolérance de chacun face au risque, perçu ou réel, est donc un facteur important dans sa vitesse de progression, puisque la limite est alors plus rapidement et plus fréquemment franchie, permettant des corrections plus rapides et plus nombreuses. C’est ce qui explique en partie la progression généralement plus rapide de jeunes pratiquants fougueux par rapport à celle de leurs aînés.
On peut toutefois distinguer le risque utile de la prise de risque exagérée, qui au lieu d’aider à la progression cherche à palier un manque de compétence technique. Si l’opprobre est facilement jetée sur ceux qui semblent au premier abord en prendre plus que nécessaire alors que leur pratique reflète simplement leur niveau, l’inverse existe également. On entre cela dit davantage sur le terrain de la prise de risque en vue de la réalisation d’une performance au sens large, ce qui sort du périmètre de cet article déjà bien suffisamment long.
Le mot de la fin
Il n’y a en VTT pas de vraie progression technique sans prise de risque. Ce terme, qui fait figure de gros mot pour certains, n’est que le pendant d’une nécessaire recherche des limites : les siennes, celles de la machine, celles du terrain.
Blâmer la prise de risque équivaut à blâmer un enfant qui s’acharne à apprendre à marcher au risque de chuter, ou à nager au risque de boire la tasse. S’il est possible de progresser tout en limitant plus ou moins les risques, comme dans ces deux exemples, il reste à chacun de décider où placer la barre tout en restant conscient des limites et dangers qui guettent chaque extrême.
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100% , le vtt est la pratique qui m’a fait sentir cette différence entre moi version 18 ans, et le moi version 43 ans. Physiquement, mentalement en meilleure forme aujourd’hui, autrefois plutôt sauvage (compétition moto etc) mais clairement plus hésitant devant la prise (perçue en tout cas) de risque. Je pense que la clé est de savoir profiter de son expérience, et créer des conditions permettant de minimiser l’impact des chutes. En te lisant j’ai pensé à une interview d’un rider de l’extrême qui expliquait qu’avant de faire des double back flips “dans la nature”, il en avait tenté (et éventuellement réussi) des centaines sur une rampe avec attérissage dans une “piscine de cubes de mousse”. Il disait que ça lui avait permi d’intégrer les sensations du trick en question.
Egalement je pense qu’il est très utile de se filmer, car souvent on pense avoir un angle de fou alors qu’on est très loin des limites. Le feedback, always.
Merci pour l’article.
Salut SebZ,
Merci pour ton commentaire.
Ces cubes en mousse c’est le rêve, une fois la problématique de se blesser mise de côté grâce au système, la progression doit être fulgurante !
La vidéo est clairement une bonne alliée quand on peut y recourir, ça peut en effet permettre de prendre conscience de ses défauts. Bizarrement ça me fait penser au milieu des années 2000, quand j’avais lu dans un mag de planche à voile lors des débuts balbutiants de la vidéo numérique grand publique comment elle pouvait être utile pour progresser, avec à l’époque des gars qui se filmaient tirer des bords depuis la plage, sans zoom, et probablement en 480p…
Bonjour et un grand merci pour tous ces articles de grande qualité toujours !
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Merci encore et longue vie à Glisse Alpine
Salut Thierry,
Super, merci à toi 🙂 .
Salut Sébastien
Effectivement force est de constater qu’on progresse toujours plus en prenant un minimum de risque en fonction de ses capacités physiques et mentales certains plus que d’autres, n’est pas qui veut Kilian Bron ou Travis Pastrana… Pour ma part je ne regrette pas d’avoir pris le “risque ” de lire tes différents articles qui font régulièrement progresser ma culture vtt !!!
Ciao ciao A+
Tay.
Salut Tay,
Je ne sais pas si c’est un gros risque que tu as pris là, mais je suis heureux que tu sois content de ton retour sur investissement 😀 .
Progression: c’est vrai! dans la pratique du VTT la progression passe nécessairement par une prise de risque mini/maxi en fonction de son niveau/état psychologique
Il faut en être conscient et l’accepter … ou pas! et en fonction de cela progresser plus rapidement ou à petit pas.
Prise de risque: Tout est relatif! Je passe pour un casse-cou aux yeux de ma famille alors que j’ai toujours été assez prudent et je suis effaré de voir des pratiquants prendre des descentes de la mort que je n’oserai pas envisager!
La peur de me faire mal a toujours été sans conteste le frein à ma progression et la seule façon de moins appréhender est probablement de me sentir protégé. Je pense que ça peut passer par le visionnage de vidéos (au moins pour la partie théorique) sur la façon de chuter sans se faire mal par la position des mains, corps, tête. As-tu des liens pertinents sur ce sujet?
L’autre levier serait le port de protection mais je ne me vois pas porter un gilet avec dorsale pour une pratique “récréative” en terrain type XC, surtout qu’il s’agit souvent de “passages” à risque qui ne représente que 10% de mes parcours.
J’ai lu ton article sur certaines protections coudes/genouillères pour la pratique de l’enduro et je sais que tu pars du principe qu’une protection DOIT protéger mais entre RIEN et des protections coquées/D3O, je voulais savoir si tu avais des références de protections “discrètes” pour pas me taper la honte d’en porter ?
Salut Dan Rider,
Je n’ai pas de liens pour la partie apprendre à chuter, de manière générale quand tu pars en avant tu veux te rouler en boule et ne pas essayer de te freiner avec tes bras. Ton mouvement en avant va naturellement ralentir une fois au contact du sol, et tu veux au contraire réduire la composante verticale en la transformant vers un mouvement vers l’avant. D’où l’importance des genouillères si tu atterris avec les pieds sous toi, puisqu’elles permettent de faire la bascule.
Perso pour une pratique courante je ne porte que les genouillères (voir mon test des Ion K-Pact par exemple). Les coudières pour moi sont statistiquement peu utiles et beaucoup tiennent difficilement en place par elles-même. Pour ce type de pratique les dorsales intégrées au sac sont peut-être la solution si tu souhaites une protection de ce côté. Enfin tu as des gilets et shorts avec des renforts en D3O, perso je les trouve très dispendieux pour l’intérêt qu’ils offrent. A la rigueur un short de protection bien conçu pourquoi pas, j’ai quelques souvenirs de boites sur les hanches qui ne m’ont pas fait du bien, et selon ton âge/gabarit ça peut avoir du sens.
Après il faut garder en tête que beaucoup de blessures relativement courantes ne peuvent pas être prévenues via une protection. L’exemple typique c’est la clavicule qui saute. Un renfort D3O sur l’épaule peut prévenir un impact direct sur une surface dure là où il ne fait pas, mais protection ou pas, avec suffisamment de vitesse, la clavicule en aval va sauter.
En tant que vieux loup de mer de la chute, je peux dire qu’il existe plusieurs façons de se préparer ou d’apprendre à chuter sans trop se faire mal.
Pour parler de façon succincte on peut:
-S’entrainer à faire des roulades dans l’herbe en marchant d abord pour ensuite en faire en courant. On peut même sauter d’un petit muret/banc dans l’herbe et faire une roulade. La pratique du Judo peut aider aussi même si je n’en ai jamais fait moi même.
-Une souplesse et une musculature bien préparée, assouplissement/Musculation/Natation etc…
-Une hygiène de vie irréprochable, au moins la veille ou l’avant veille d’une prise de risque, pas d’alcool ni cannabis ,un bon sommeil. Les réflexes en cas de chute sont super importants il s’agit d être bien éveillé.
-Des protections de bonne qualité et à la bonne taille.
Voilà j’écris ça rapidos mais cela m’a toujours bien aidé et je suis toujours en capacité de faire des backflips en DH et BMX à 40 ans passé. 🙂
Bonne continuation!!!
Salut Victor,
Merci, j’aime bien ton approche, le coup du saut depuis un muret je trouve ça tout bête mais génial !
Je ne peux que plussoyer tous les points que tu avance : musculation un énorme plus dans tous les sports pour prévenir les blessures, l’hygiène de vie se passe de commentaire, les protections à la bonne taille et bien pensées oui et oui, combien de bobos à cause d’une genouillère qui tourne à l’impact ou une coudière qui n’est déjà plus sur le coude au bout de trente secondes de descente…
Excellente trouvaille ce site, trouvé par hasard en cherchant comment trouver la bonne fourche.
Comment intélectualiser la pratique des sports un peu extrêmes pour les amateurs et vraiment extrêmes pour les pros.
C’est long à lire mais intéressant, pertinent, bien rédigé. Hop dans mes favoris.
Mince ça fait beaucoup de trouver à la suite